A l'occasion des fêtes de fin d'année hégirienne, amazighe et grégorienne, célébrées cette année en l'espace de quinze jours, nous avons confirmé les observations faites depuis quelque temps : les Blidéens, à l'instar de leurs concitoyens, ont perdu la bonne habitude de s'écrire de belles cartes de vœux et longues lettres aux phrases ciselées. Tant mieux pour la sacoche du vieux facteur et tant pis pour les professeurs de langues arabe, tamazight, française, anglaise…qui profitaient de la période pour sortir leur cours sur le subjonctif et l'expression des souhaits. Les jeunes ont pris l'initiative, en premier et depuis longtemps, de profiter de l'avènement des nouvelles technologies de l'information et de la communication pour régler leurs comptes avec la syntaxe, les règles de cohérence et de cohésion ainsi que leur bête noire : l'orthographe. Les femmes réputées « bavardes » avaient adopté, parallèlement aux belles lettres, dont elles avaient le secret, le téléphone portable pour leurs besoins de communication. Même les « vieux Blidéens » qui maîtrisent bien l'art de la rédaction, s'envoient des « SMS » laconiques, bourrés de fautes d'orthographes et d'abréviations approximatives. Pourvu que le message passe et il passe effectivement en mode synchrone, mieux qu'avant où il arrivait souvent que des cartes de vœux s'égarent .