Neuf étudiants de l'université Djillali Liabès, en grève de la faim depuis près d'une semaine, ont tenté de se suicider hier. Ils ont ingurgité un produit caustique. « Du concentré d'eau de Javel », disent les médecins. Admis vers 9h aux urgences médico-chirurgicales de l'hôpital de Sidi Bel Abbès, ils sont passés ainsi à l'acte après l'ultimatum lancé mercredi dernier en direction des responsables de l'université dont aucun n'a pris la peine de se présenter hier aux UMC pour s'enquérir de leur état de santé. Fallait-il s'en étonner ? Devant l'entrée principale des UMC, une vingtaine de leurs camarades de classe, visiblement angoissés, étaient à l'affût de la moindre information sur l'évolution de leur état de santé. « Certains présentent des lésions bénignes mais doivent être gardés en observation », a indiqué le docteur Maghraoui, médecin-chef. Les cas les plus critiques, quatre selon des sources hospitalière, parmi lesquels on recense une jeune étudiante, ont été aussitôt admis à l'hôpital, dirigés vers le service de gastro-entérologie. Ils seront par la suite hospitalisés vu leur état de santé, jugé grave. « On leur a administré des antiacides pour diluer le produit ingurgité et mis sous perfusion. Présentant un sérieux traumatisme, ils ne pourront quitter l'hôpital qu'après avoir passé les examens requis », s'est contenté de dire le médecin-chef du service de gastro-entérologie. Inscrits en droit, en génie civil ou en médecine, ces étudiants devront comparaître devant le conseil de discipline, mis en place par le recteur, mercredi prochain. « Pour eux, c'était la seule manière de faire valoir leurs revendications face à la machine répressive enclenchée par le recteur », soutient-on. Plusieurs d'entre eux appartiennent au bureau exécutif de l'UNEA et ont activement participé aux mouvements de protestation de novembre 2004. La hantise d'être exclus de l'université est l'une des raisons invoquées par certains de leurs camarades. Récemment, deux étudiants traduits en justice par le recteur ont été définitivement exclus, alors que sept autres ont été interdits d'inscription de 2 à 3 ans après leur passage devant le conseil de discipline.