Le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), principale formation représentée au Parlement mauritanien, va observer « une pause de 24 heures » dans sa participation aux « états généraux de la démocratie », a indiqué son chef samedi. « Ce n'est pas une rupture, ni une suspension de notre participation, mais simplement une pause, car nous ne jouons pas avec le destin de la Mauritanie », a expliqué Ahmed Ould Daddah au cours d'une conférence de presse, précisant qu'il souhaitait expliquer aux autorités les reproches qu'il fait au déroulement du processus de concertation politique. Ahmed Ould Daddah, chef de l'opposition démocratique sous le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, soutient le coup d'Etat 6 août 2008 qui l'a déposé et qu'il qualifie de « rectification ». Il a notamment reproché le trop grand nombre de participants aux états généraux, ce qui en « complique la portée et les résultats », selon lui. Les « états généraux de la démocratie » se tiennent du 27 décembre au 5 janvier et doivent adopter une feuille de route pour le retour du pays à la légalité constitutionnelle, via des élections. Des amendements constitutionnels doivent être, par ailleurs, proposés pour renforcer les pouvoirs du parlement face au président de la République. Le responsable politique a averti qu'il mettrait un terme à sa participation si nécessaire et affirmé que la candidature de militaires au prochain scrutin ne pouvait « conduire à un résultat fiable, comme cela a été constaté lors des dernières élections » de mars 2007. Le processus de concertation est boycotté par le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), opposé au putsch, ainsi que par le président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi, dont le Front soutient le retour au pouvoir. A ce titre, M. Ould Daddah a déconseillé de « toucher à la constitution » tant que le FNDD ne rejoint pas ce dialogue.