Adossé au flanc du mont Lala Oumessaâd, Aït Ali, situé à 7 km à l'ouest de Chaâbet El Ameur, est gagné par un réel désespoir, résultat d'un déficit criant en matière de développement local. Ce village souffre l'enclavement depuis des années et les villageois se sentent délaissés. La lenteur des projets lancés dans ce village, à l'image des travaux de réalisation d'une salle de soins, a accentué l'ampleur du marasme. Lancée depuis près de trois ans, cette infrastructure de santé dont les travaux sont à l'arrêt pour cause, nous dit-on, d'insuffisance de crédits, est attendue avec impatience car « cette structure va sans doute apaiser un tant soit peu les souffrances ». Lorsqu' on sait que l'unique centre médical à la disposition des villageois est la polyclinique du chef-lieu, et que tout acte médical, nécessite un déplacement souvent aventurier, il est aisé de deviner les difficultés que rencontrent ces habitants. En effet l'état des routes, en dégradation avancée, rend ces déplacements difficiles. La réalisation d'une route menant au village mitoyen de Aït Boudoukhan accuse un énorme retard. En outre les chemins et les pistes du village sont dans un état lamentable. Un membre du comité du village nous dira que « les pistes du village ont été réalisées par les villageois, grâce au volontariat ». Ce qui nous renseigne sur l'absence de l'Etat dans cette région. D'autre part les collégiens et les lycéens de Aït Ali sont durement pénalisés par l'éloignement des collèges et du lycée. Ils sont scolarisés au niveau des établissements du chef-lieu. A cela s'ajoute l'épineux problème de transport scolaire. La galère semble éternelle, notamment en période hivernale. Cela se répercute très négativement sur le cursus des élèves dont beaucoup quittent l'école à un âge précoce. Le village dispose de 2 écoles primaires dont 3 salles de classes destinées aux enfants du village Immouhouchen. L'absence d'une cantine dans ce dernier groupe contraint les élèves à emporter leurs repas dans leurs cartables. Déficit également en matière de structures de jeunesse. Les exclus du système scolaire, les chômeurs, n'ont d'autres lieux pour s'évader que les cafétérias du village qui par la force des choses deviennent des lieux incontournables pour tous les villageois. Le problème d'alimentation en eau potable se pose aussi avec acuité. Un villageois nous apprend que « l'eau coule rarement dans les robinets ». Ce problème prend de l'ampleur surtout en été quand l'eau se fait plus rare. Par ailleurs le problème de l'extension du réseau de l'assainissement du village qui est à 20% d'avancement, cause de sérieux désagréments pour les habitants et présente une sérieuse menace sur leur santé.