Décidemment, les études engagées avant l'entame des travaux de réalisation des projets statégiques dans la wilaya de Tipasa sont faussées, car elles sont perpétuellement modifiées. Il suffit de vérifier les informations communiquées lors des points de presse officiels avant le lancement des projets et l'état des lieux, actuellement, pour se rendre compte du déferlement de «mensonges». Le manque de rigueur qui se conjugue à l'incohérence pour arriver à un résultat catastrophique, portant un préjudice au développement du pays. Au mois de juillet 2014, nous avons assisté à la présentation du projet de réalisation de bretelles pour un linéaire de 5 kilomètres, afin de créer un accès vers le mausolée royal de Maurétanie (Tombeau de la Chrétienne), pour mettre en valeur ce monument et permettre aux automobilistes qui empruntent la voie express reliant Alger à Tipasa d'effectuer un détour vers ce monument qui se trouve à l'intérieur de l'espace du site classé site culturel universel par l'Unesco en 1982. L'Etat avait alloué une enveloppe de 239 millions de dinars à ce projet, dont le délai de réalisation avait été fixé à 10 mois. Quatre années ont passé. Hélas, aucune ombre du projet ne plane sur le site désigné par les autorités de la wilaya de Tipasa. Par ailleurs, la livraison définitive de la première section du projet de contournement de la ville de Cherchell, d'une longueur de 8 kilomètres, n'aura pas lieu en cette saison estivale 2018. Le conseil de gouvernement présidé par l'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal en 2012 avait donné son accord pour la réalisation du contournement des localités cotières de Sidi-Ghilès et Cherchell d'une longueur de 18 kilomètres. Trois pénétrantes étaient prévues pour ce projet, afin de créer une fluidité de la circulation des véhicules et des citoyens. La décision du conseil de gouvernement avait été exceptionnelle en cédant ce projet d'un montant de 2100 milliards de dinars selon la formule du gré à gré. L'entreprise chinoise CSCEC avait obtenu le marché. Les autorités avaient «inscrusté» deux opérateurs algériens du secteur public pour faire croire qu'un groupement algéro-chinois d'entreprises serait chargé de la réalisation du projet. Nos multiples visites sur les lieux nous avaient révélé l'existence des travailleurs d'un seul et unique opérateur : le CSCEC. Les autorités locales et les responsables du ministère des Travaux publics n'avaient cessé de marteler que le délai de réalisation du contournement de Cherchell était fixé à 24 mois, sans tenir compte de la réalité du relief et de l'inaccessibilité vers les sites. Hélas, le bureau d'études a induit en erreur les responsables. Six années se sont écoulées depuis le début des travaux. La réception définitive de la première section de 8 kilomètres ne se profile pas à l'horizon. La mise en service de cet axe routier hautement stratégique et important pour le développement économique et social de notre pays exige la réalisation de tous les volets inhérents à la sécurité des mouvements de véhicules. Ce n'est pas encore le cas. Par exemple, l'éclairage. Une pénétrante reliera l'Académie militaire de Cherchell (AMC) au contournement. Ce sera une délivrance. Sa mise en service permettra sans nul doute aux populations locales et celles de passage de ne plus vivre le cauchemar de la circulation lors de la sortie des promotions de l'AMC. Ce projet de contournement des localités cotières de Sidi-Ghilès et Cherchell encouragerait la création d'activités de loisirs et de tourisme, donc de richesses. La mauvaise étude de ce projet du contournement, de surcroît stratégique, a non seulement entraîné le non-respect des délais de réalisation, mais a surtout a favorisé une réévaluation importante qui se chiffre en centaines de milliards. Quel gâchis pour ces projets du secteur des travaux publics dans la wilaya de Tipasa qui devaient être opérationnels depuis des années ! Telles sont les conséquences fâcheuses de l'absence de suivi et du manque d'une étude sérieuse. Quant au projet de construction du grand port commercial Centre d'El Hamdania, c'est l'absence d'une étude qui se répète. La décision politique avait été prise alors qu'aucune étude de faisabilité ni évaluation du projet n'ont été présentées au président de la République avant qu'il ne prenne la décision. Les initiateurs du projet avaient menti au chef de l'Etat. Des scandales ne sont pas à écarter pour cet autre projet économique d'une dimension continentale qui n'arrive pas à prendre son envol. Un troisième bureau d'études international vient de faire son apparition : après le sud-coréen, puis le chinois, voilà un troisième opérateur qui s'accapare de l'étude pour de longues années. Ce nouveau bureau d'études européen (anglais, belge, français) qui porte le nom de Ramboll-Anplea, vient de s'installer. Son introduction dans ce projet avait été facilitée par un compatriote, de surcroît fils d'une haute personnalité du pays. L'apparition de ce BET européen suscite déjà des commentaires chez les plus avertis et les personnes qui scrutent l'évolution du projet du grand port commercial Centre d'El Hamdania que les Chinois exploiteront pendant 35 ans après sa mise en service, prévue théoriquement pour 2027.