Un paisible père de famille est assassiné devant sa femme et ses enfants à coups de couteau par un gardien de parking autoproclamé à Skikda. Un autre jeune homme est tué de la même horrible manière par deux jeunes racketteurs sur la voie publique à Ouled Fayet, dans la capitale. On se souvient encore de la ville de Tizi Ouzou, en Grande Kabylie, qui avait été le théâtre d'un drame tout aussi épouvantable ayant secoué la ville des Genêts. La liste est très longue pour pouvoir relater tous les crimes commis par des voyous rançonnant en plein jour des citoyens qui ont eu le malheur de garer leur voiture sur la voie publique. Les maîtres des lieux, souvent des repris de justice, imposent leur diktat au vu et au su des services de sécurité. Certaines voix tentent même de justifier ces agressions physique et morale des automobilistes par le chômage qui frappe les jeunes et la délinquance qui les guette. Une argumentation absurde qui tente de justifier un assassinat par un manque d'occupation utile de cette frange de la jeunesse. Pourtant, les responsables de la gestion de la ville ne sont pas pris au dépourvu tant le mal existe depuis fort longtemps et devient de plus en plus violent. L'attrait du gain rapide et facile, un credo tant affectionné par les tenants du moindre effort, transcende toute morale bâtie sur le sacrifice et le respect d'autrui. L'indifférence, voire la complicité des responsables politiques devant ce phénomène mafieux draine des foules de marginaux au point où les appels à l'ordre lancés par les ministres de l'Intérieur successifs n'ont jamais été pris au sérieux. Tout récemment, c'est au tour de M. Bedoui de monter au créneau à l'occasion de l'ouverture de la saison estivale en déclarant que l'accès aux plages est gratuit. Une manière d'inviter ses différents services à tous les niveaux à interdire le racket qui s'opère aussi bien dans les espaces de stationnement des voitures que dans les lieux de baignade où souvent des énergumènes imposent chaises et parasols aux estivants. Malheureusement, le squat des plages continue cette année. Et les places de stationnement sont tout aussi obligatoirement payantes. Dans ce contexte, l'absence de l'autorité de l'Etat présage de l'anarchie sous toutes ses formes et toutes ses expressions. Il est à rappeler aux gestionnaires de nos villes, et particulièrement de la capitale, que les projets de parking tardent à être livrés et les places de stationnement à travers le tissu urbain ne sont pas réglementées, à l'image des autres capitales mondiales. Pourtant, une expérience de l'utilisation des parcmètres a été lancée à Dély Ibrahim et Alger-Centre. Une expérience mystérieusement abandonnée. Peut-être pour ne pas perturber le marché juteux des «parkingueurs» autoproclamés !