L'installation des parcmètres gagnerait à être généralisée. La commune d'Alger- Centre a mis en place plusieurs parcmètres au service des automobilistes. Ces appareils permettront aux nombreux conducteurs de stationner sans se faire dépouiller par les «parkingueurs» qui ont envahi les trottoirs de la capitale. En effet, dès à présent sur la rue Larbi Ben M'hidi, les automobilistes pourront stationner à des prix raisonnables tout en bénéficiant d'une surveillance de la part des agents de police qui patrouillent sur cette artère fortement fréquentée. Le parcmètre, qui est un appareil inédit de par sa conception et son fonctionnement, a été installé avec un mode d'emploi écrit en arabe et en français, qui simplifie son utilisation. Le conducteur n'aura qu'à suivre les indications afin de recevoir le ticket qu'il déposera par la suite à l'intérieur du véhicule afin d'éviter toute contravention. Les tarifs appliqués sont à la portée de toutes les bourses et varient en fonction de la durée du stationnement. Allant de 20 à 100 DA, les automobilistes apprécieront l'économie réalisée. «Pour 20 minutes de stationnement, les jeunes qui occupent les trottoirs demandent jusqu'à 100 DA, et il faut s'acquitter de cette somme sinon les conséquences seront fatales», confie une jeune automobiliste. Dès l'arrêt du véhicule, le conducteur doit se diriger vers le parcmètre afin de sélectionner la durée de l'arrêt, «la demi-heure revient à 20 DA. Si le conducteur désire stationner durant une heure, voire une heure et demie, le prix passe à 40, puis 50DA», explique un employé de la commune. Ce dernier précise qu'il faudra mettre le ticket fourni par le parcmètre sur le tableau de bord du véhicule afin d'éviter toute amende de la part des policiers. Des parcmètres ont également été installés à Dély Ibrahim, mais ces derniers font office d'objets décoratifs sur les trottoirs de ce quartier huppé. Leur mise en service n'est pas pour demain et les nombreux habitants trouvent cette situation pour le moins étonnante. «La mise en marche de ces appareils aurait dû se faire depuis longtemps, je n'arrive pas à comprendre pourquoi l'APC tarde autant à les mettre en service alors que l'argent que ces machines peuvent rapporter à longueur de journée peut service à l'entretien et au financement d'autres projets», s'étonne un commerçant. Il y a lieu de signaler que l'opération de lancement des parcmètres a de tout temps été reléguée au second plan, permettant aux «parkingueurs» de continuer à racketter les automobilistes dans toutes les villes d'Algérie. Ce racket imposé aux automobilistes brasse des milliards mensuellement, au vu et au su des autorités, dont le seul souci est la paix sociale. Pour elles, il vaut mieux que les jeunes «gardent les trottoirs» plutôt que de voler ou de s'adonner à des actes de délinquance. Mais personne n'ose révéler les sommes colossales amassées par ces jeunes désœuvrés, encouragés par la passivité des autorités et attirés par le gain facile. Alors que le pouvoir d'achat de la majorité des Algériens s'amenuise de jour en jour, les automobilistes, à l'instar de leurs concitoyens, se sentent livrés pieds et poings liés à ces détrousseurs des temps modernes. La généralisation des parcmètres à travers non seulement la capitale, mais toutes les villes d'Algérie, sera déjà un grand pas en avant, sans oublier les bénéfices qu'en tireraient les communes.