Les horodateurs installés depuis plusieurs mois sont toujours hors service et ne font pas profiter les caisses communales. Les gardiens de parking autoproclamés continuent à imposer leur diktat. Trouver une place de stationnement au centre de la capitale n'est pas du tout une «sinécure», à l'instar de tous les grands pôles urbains. Les habitants de la banlieue qui doivent rallier le centre-ville d'Alger à bord de leur véhicule doivent se lever aux aurores pour espérer trouver une place où garer leur voiture. Ceux qui se rendent un peu plus tard dans la journée sont les moins chanceux. De plus, même s'ils parviennent à trouver un stationnement, ces derniers ne seront pas épargnés par les gardiens autoproclamés aux agissements très peu amènes, faisant payer au prix fort les droits au stationnement. Profitant de la passivité des pouvoirs publics, ces «parkingueurs» se sont partagé quasiment toutes les venelles d'Alger pour en faire des lieux de stationnement payant, au détriment de la loi. Ils écument également les rues proches des institutions publiques qui attirent du monde, où ils ont pignon sur rue. Face à cette situation, le citoyen exaspéré, contraint de débourser rubis sur l'ongle à chaque coin de rue, est perçu comme une «poule aux œufs d'or» aux yeux de ces dignitaires illégaux qui activent dans la cupidité et exercent même au nez et à la barbe des services de l'ordre, sans que ces derniers soient importunés par ces agissements. Dans un passé récent, les autorités, voulant prendre le phénomène à bras-le-corps, avaient pris la décision d'imposer l'installation des parcmètres. Une initiative qui a suscité un grand soulagement parmi les citoyens. Parcmètres en suspens A titre expérimental, les communes d'Alger-Centre et de Dély Ibrahim ont été choisies comme pilotes, respectivement à la place Emir Abdelkader et le bd Mohamed Boudiaf où les tarifs étaient de 40 DA pour une heure. Néanmoins, cette initiative a tout de suite été remise aux calendes grecques. Seuls quelques parcmètres de «grande valeur» installés aux abords de la chaussée sont laissés pour épater la galerie urbaine, ce qui a suscité de nombreuses interrogations. De même, l'absence permanente d'agents de surveillance poussent les automobilistes à ne pas payer le stationnement. «Tant qu'il n'y aura aucune autorité obligeant les usagers à s'acquitter des droits de stationnement, ces derniers ne prendront jamais l'initiative de payer ces droits de leur propre chef», déplore-t-on. D'autres imputent la responsabilité aux collectivités locales qui n'ont pas suivi l'opération par une «campagne d'information» afin de permettre aux citoyens une utilisation optimale. C'est à se demander pourquoi une telle initiative est aussitôt abandonnée étant donné que le matériel est mis en place ! Et pourtant, les parcmètres seraient la solution appropriée et économiquement judicieuse, car non seulement elle permettrait de créer une activité qui va soustraire les jeunes de l'informel et gérer la manne financière, elle contribuerait également à créer des milliers d'emplois permanents pour ces jeunes qui bravent chaque jour le courroux des automobilistes en sollicitant leur argent pour une fonction qui est à la limite de la mendicité. Si l'on se fie à certaines confidences, l'opération de ces «horodateurs» qui est lancée avec célérité «pourrait empiéter sur l'activité des parkings anarchiques donnés en concession aux jeunes chômeurs qui seront exemptés d'impôts pendant deux années», nous a confié un élu communal d'une municipalité de l'Algérois. Rentabilité zéro Dans la commune d'Alger-Centre ainsi que dans les localités limitrophes, des centaines de parkings anarchiques ont été légalisés par les instances locales, ils sont délimités par une signalisation appropriée qui leur confère un caractère officiel. La commune d'Alger-Centre en compte une dizaine. S'agissant de l'ajournement du lancement du parcmètre, le premier magistrat d'Alger-Centre a tenu à signifier que «l'initiative a été ‘retardée' en raison de l'acquisition d'une puce émanant du ministère de la Communication qui a été remise depuis quelques jours, ce qui permettra de relancer la démarche dans les jours à venir», indique Abdelhakim Bettache, soulignant que l'initiative sera élargie dans d'autres ruelles où l'emplacement a été finalisé. En somme, en dépit du caractère limité de cette initiative (pour le moment), les citoyens «sceptiques quant à la réussite d'une telle opération», attendent une amélioration dans la gestion de l'espace urbain, particulièrement dans son volet ayant trait au diktat du parking anarchique qui détient la palme d'or. D'ailleurs, cette activité illégale fait perdre des sommes énormes à l'Etat en ces temps où la conjoncture actuelle de «disette» financière ne le permet pas !