La corporation des artisans coiffeurs et coiffeuses se meurt tout en se noyant à Oran, ces derniers temps, dans des difficultés socioprofessionnelles qui ont atteint leur point de non retour. C'est du jamais vu, a lancé un membre de la section de cette corporation lors d'une rencontre organisée par le bureau de wilaya de l'UGCAA, en prévision de la tenue, le 27 janvier prochain, du congrès national pour la mise en place, sous l'aile de l'UGCAA, d'une Fédération nationale des coiffeurs. D'ailleurs, le comité de wilaya compte rendre un hommage aux professionnels de cette corporation par l'organisation d'une série de manifestations pour la Journée du Commerçant prévue pour le 28 janvier prochain L'on saura que sur les 3 000 artisans que compte la wilaya d'Oran, entre coiffeurs et coiffeuses, plus de 80% ont baissé leurs rideaux et rangé leur matériel en s'adonnant à des activités informelles. Parmi leurs principaux soucis, ont-ils indiqué lors de cette rencontre, il s'agit de la fiscalité, la protection de l'emploi et surtout le manque de locaux professionnels pour les jeunes. Sachant que les centres professionnels forment en moyenne des promotions de quelque 1600 jeunes dont une grande partie parmi la gent féminine. Nous ne pouvons plus faire face à la hausse des prix des loyers, a indiqué une gérante d'un salon huppé au centre de la ville. Ces deux dernières années, les loyers ont subi une hausse de plus de 100% pour des locaux qui n'excèdent pas les 30 mètres carrés sans oublier les prix des équipements de coiffure qui sont entièrement importés. C'est ainsi, a-t-il déclaré, que pour n'importe quel local commercial implanté à Oran, on vous exige un loyer mensuel de 150 000 dinars avec le dépôt d'un cautionnement d'une année ferme sans l'assurance du renouvellement du contrat de location. Ainsi, l'on peut constater de visu que la profession de coiffeurs pour hommes, naguère prospère au niveau du quartier populeux de M'dina Djedida, est en train de diminuer d'année en année, au risque de disparaître. Déjà, certains salons de coiffure ont été reconvertis en commerces informels de friperie et autres gargotes, des activités qui rapportent mieux et plus vite à Oran.