Seules les associations écologiques et environnementales déploient des efforts pour promouvoir les atouts naturels de la région. La wilaya de Bouira dispose d'importantes richesses naturelles qui peuvent contribuer au développement du tourisme de montagne. La biodiversité qu'offre notamment le Parc national du Djurdjura (PND), la station climatique de Tikjda, et autres sites, constituent une véritable ossature qui peut doper la croissance et le développement local. Malheureusement, l'immobilisme des pouvoirs publics n'a que trop duré. La relance du secteur dans cette wilaya n'est pas pour demain. Pourtant, les effets de la baisse du prix du pétrole sur le pays ont fait rappeler aux pouvoirs publics la nécessité de diversifier l'économie. Les exemples de contraintes auxquelles sont confrontés des porteurs de projets sont légion. Des investisseurs ne cessent de dénoncer les entraves bureaucratiques freinant ainsi l'avancement de leur demande. Ils se plaignent surtout du non-respect des engagements et des mesures et directives du gouvernement appelant les autorités locales à leur faciliter la tâche. S'exprimant en marge de la célébration de la Journée nationale du tourisme, organisée par l'Association des échanges touristiques et culturels de la commune de Haizer, traitant de l'investissement dans le tourisme de montagne, le P/APW de Bouira a estimé qu'il est temps de relancer ce secteur et surtout d'accompagner les opérateurs privés désirant investir dans le domaine. Belkacem Gaci, ex-directeur du PND et expert consultant en forêts et dans l'environnement, a souligné que les zones de montagne ne bénéficient d'aucun investissement significatif dans le domaine touristique. Il a précisé qu'il est essentiel de développer le tourisme dans ces zones. «Ce choix s'inscrit dans le cadre du développement durable qui préserve et met durablement en valeur les ressources patrimoniales, naturelles culturelles et sociales. Les potentialités touristiques sont aussi importantes que diversifiées, mais elles sont pratiquement inexploitées. Très peu de projets dans le domaine s'y développent, alors que les potentialités y sont très importantes», dira-t-il. Dans la commune d'El Hachimia, au sud de Bouira, un important investissement portant sur le tourisme thermal est en souffrance depuis plusieurs années. Le projet ayant coûté 25 milliards de centimes n'est pas encore achevé dans sa totalité, et ce, pour cause d'entraves et de blocage de l'administration, a-t-on regretté. Immobilisme des autorités Aïssa Adjoudj, gérant du complexe, a rappelé que la station est parvenue à des taux de fréquentation et de satisfaction des clients appréciables grâce à la qualité de ses services. Mais elle est «confinée aux seules prestations de bains et de restauration». «Pour d'obscures raisons, ses structures d'hébergement réceptionnées demeurent inexploitées, tandis que les deux autres unités du programme initial n'arrivent pas à être lancées», a-t-il dénoncé. Le projet en question, consistant à faire de la station thermale de Hammam Ksana, appelée communément Faraksen, un lieu de repos et de cure répondant aux standards mondiaux, n'avance plus. Les autorités locales, ayant cédé aux pressions de la rue, ont fini par autoriser d'autres espaces (parkings, restaurants et autres baraquements ...), transformant ainsi une partie du site en gourbis, à cause des autorisation délivrées par l'APC d'El Hachimia. D'autres exemples reflétant ainsi l'immobilisme et surtout l'incohérence des pouvoirs publics quant à l'accompagnement des opérateurs sont flagrants. Les cinq zones d'expansion touristique qui devaient être abritées par la wilaya, à l'instar de Tala Rana, dans la commune de Saharidj (14 ha), Toumliline 1 et 2 (116 ha), non loin de la station climatique de Tikjda, Hammam K'sana (62 ha) et la forêt d'Errich (111ha), à la périphérie de la ville de Bouira, totalisant quelque 304 hectares, sont restées au stade de schéma, tandis que d'autres projets relevant de l'écotourisme sont aussi bloqués pour cause de manque de moyens de financement. La Conservation des forêts avait récemment lancé un appel à manifestation d'intérêt pour l'exploitation d'un site forestier à proximité du barrage Tilesdit, alors que le ministère des Ressources en eau n'a pas encore statué sur ce projet, dès lors que l'opérateur est appelé à lancer des sports nautiques et loisirs sur un plan d'eau.