Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle du FFS, a exprimé, devant le conseil national du parti qui s'est tenu hier à Alger, sa crainte que la présidentielle de 2019 ne débouche sur une alternance clanique. Faisant état de l'aggravation de la situation du pays sur tous les plans, Ali Laskri a averti contre un tel scénario qui aura des conséquences catastrophiques sur le pays. «C'est une évidence pour les Algériennes et les Algériens que si la prochaine élection présidentielle se prépare ou se déroule dans l'opacité, est fermée à la compétition démocratique selon les critères universels, elle aboutirait à une alternance clanique et à la perpétuation du régime avec des conséquences dramatiques pour le pays, pour son indépendance économique, la préservation de ses ressources, de son unité, de sa stabilité et de sa souveraineté», a affirmé Ali Laskri, qui a insisté sur «la situation du pays qui s'aggrave avec le maintien du régime actuel et la déliquescence des institutions révélée par les derniers scandales de corruption au plus haut niveau de l'Etat». Selon lui, le plus vieux parti de l'opposition est bien «conscient» de ses responsabilités «en ce moment particulièrement difficile sur les plans politique, économique et social, où des intérêts privés nationaux et étrangers convergent pour promouvoir un Etat libéral antisocial et soutenir un candidat à l'élection présidentielle qui protège ces intérêts, contraires à notre projet de reconstruction d'un consensus national pour instaurer la démocratie et un Etat de droit à vocation sociale». Ali Laskri a rappelé la déclaration du président et fondateur du FFS, le défunt Hocine Aït Ahmed, selon laquelle «le patriotisme ne rime plus avec soumission au régime mais avec changement. Un changement que la société appelle de toutes ses forces et vers lequel nos énergies doivent converger». Ali Laskri a poursuivi en assurant que le projet de construction d'un consensus national est plus que jamais d'actualité. Il est revenu sur les changements opérés au sein du parti, depuis le congrès extraordinaire qui a permis l'élection d'une nouvelle instance présidentielle. «En définitive, le parti est sorti vainqueur de cette élection, car il a rendu irréversible la transparence et la démocratie dans le choix de ses dirigeants. En cela, c'est un tournant historique dans la vie de notre parti», a-t-il affirmé, assurant qu'il veillera avec les autres cadres du parti «à ce que cette pratique politique de sélection démocratique se fasse à tous les niveaux et que l'engagement politique et la compétence soient récompensés». «L'allégeance pour obtenir une promotion ou pour se faire élire ou réélire doit être bannie de nos rangs car contraire à l'éthique politique et facteur de démobilisation de nos militants», a-t-il soutenu, estimant qu'il est plus que nécessaire que «nos élus nationaux et locaux ne se comportent pas comme des fonctionnaires soucieux de leurs carrières dans les institutions mais comme des responsables politiques d'opposition qui œuvrent avant tout dans l'intérêt de la population qui les a élus».