Le Front des forces socialistes (FFS) met en garde contre les dangers auxquels s'exposera le pays avec le maintien du régime actuel. Selon le premier secrétaire du parti, Mohamed Hadj Djilani, ce régime, en place depuis 1962, est coupable déjà de plusieurs trahisons. «La première trahison à l'égard du mouvement national a consisté d'abord à enlever au peuple le droit à l'autodétermination et de mener une politique libérale qui ne sert que des hommes d'affaires qui privatisent l'Etat, spolient le peuple, défigurent la société et la déstructurent», lance-t-il. Intervenant devant les militants du parti à l'Est du pays, réunis hier à Oum El Bouaghi, Mohamed Hadj Djilani fait le lien entre cette politique et la crise actuelle au sommet du pouvoir. «La situation du pays s'aggrave avec le maintien du régime actuel et la déliquescence des institutions révélée par les derniers scandales de corruption au plus haut niveau de l'Etat», soutient-il. Selon lui, la crise qui secoue le sommet du pouvoir «montre le décalage entre l'Algérie de novembre et de la Soummam, et le régime qui perdure depuis l'indépendance à ce jour». «Un décalage éthique et politique. La crise actuelle démontre la nature réelle de ce régime, un régime qui s'obstine à louer un demi-siècle d'échecs et à réprimer les voix discordantes», explique-t-il. Selon lui, un pouvoir qui «maltraite son peuple ne peut être au service du peuple». «Il (pouvoir ndlr) viole les lois, viole la Constitution, réprime les syndicats, les collectifs et les forces vives de la nation. En s'attaquant à l'étudiant, à l'avocat, au journaliste, au médecin, à l'enseignant, le pouvoir a réussi non seulement à semer la peur dans les cœurs des Algériennes et des Algériens, mais à les renforcer davantage dans leur volonté pour le changement du régime et l'avènement d'une deuxième République», estime-t-il. «Alternance clanique» Poursuivant, le premier secrétaire du FFS met en garde contre les risques énormes qu'encourt actuellement le pays en raison de l'entêtement de ce régime à se maintenir. «La crise politique, économique, sociale et culturelle est causée par les choix aux conséquences dramatiques pour le pays, pour son indépendance économique, la préservation de ses ressources, de son unité, de sa stabilité et de sa souveraineté», déplore-t-il. Pour lui, des intérêts privés nationaux et étrangers convergent pour promouvoir un Etat libéral antisocial et soutenir un candidat à l'élection présidentielle qui les protège. «Cela est contraire à notre projet de reconstruction d'un consensus national pour instaurer la démocratie et un Etat de droit à vocation sociale», ajoute-t-il, en livrant, au passage, la conviction de son parti, concernant la prochaine présidentielle. «C'est une évidence pour les Algériennes et les Algériens que si la prochaine élection présidentielle se prépare ou se déroule dans l'opacité, qu'elle est fermée à la compétition démocratiques selon les critères universels, elle aboutirait à une alternance clanique et à la perpétuation du régime», lance-t-il.