Le Front des forces socialistes (FFS) se dit «préoccupé par la déliquescence des institutions, l'immobilisme politique et l'évolution dangereuse de la situation sociale». Dans une résolution sanctionnant son conseil national, le plus vieux parti de l'opposition «met en garde contre toute action de diversion ou toute dérive mettant en péril l'avenir et le devenir du peuple algérien». Il met aussi en garde «contre le statu quo politique qui perdure et la volonté du régime actuel de se pérenniser au-delà de la prochaine élection présidentielle, en visant à neutraliser toute organisation qui lutte pour le changement et à casser les forces sociales autonomes pouvant le déstabiliser». Ce parti, fondé par le défunt Hocine Aït Ahmed, exige l'ouverture du champ politique et médiatique, réaffirme l'urgence de l'ouverture d'un dialogue social avec toutes les forces sociales autonomes et appelle «les Algériennes et les Algériens à poursuivre leur combat pacifique et non violent pour l'instauration d'un Etat de droit et de la démocratie, de la consécration du principe d'égalité et de justice sociale». Le conseil national du FFS appelle également «à la vigilance, la responsabilité et la mobilisation pour préserver l'unité de la nation, l'intégrité territoriale et la souveraineté nationale pour déjouer les manœuvres d'où qu'elles viennent». Le plus vieux parti de l'opposition fait un constat peu reluisant de la situation générale du pays qui ne cesse de s'aggraver. Plaidant toujours pour la construction d'un consensus national, le FFS considère que «la situation sociale est le résultat néfaste d'une stratégie d'Etat libéral inspirée par les officines étrangères». «Les politiques antisociales qu'elle préconise consistent, estime cette formation, à démanteler l'Etat social en tant que prestataire de services publics, à déposséder l'Etat actionnaire en tant que propriétaire d'entreprises publiques, à abolir l'Etat stratège en tant que planificateur des grandes évolutions du pays et à défaire l'Etat arbitre en tant que contrôleur des abus du secteur privé.» Pour le FFS, «l'avenir qui se profile sera caractérisé par moins de service public, moins de protection sociale, moins d'intervention de l'Etat dans l'économie et moins d'encadrement du secteur privé...». Le plus vieux parti de l'opposition, qui retrouve son discours socialiste, conclut que «le programme mis en œuvre est antisocial, rétrograde et oligarchiste». Le FFS appelle à une forte mobilisation «pour hâter la fin de ce régime autoritaire et libéral et changer le système de gouvernance antisocial, incapable d'assurer l'unité, la stabilité, l'indépendance économique et le progrès social».