Que fera le nouveau Président américain en ce qui concerne la question palestinienne ? Cette fois, il ne s'agit plus pour lui de décliner une politique qui nécessiterait du temps, mais aller vers l'urgence, sauf à croire que d'ici le 20 janvier, date à laquelle il deviendra le 44e Président en exercice, l'invasion israélienne aura cessé. Mais Barack Obama, qui a fait hier sa première grande déclaration d'intention en ce qui concerne ce dossier explosif, a annoncé qu'il va s'atteler immédiatement à la relance du processus de paix israélo-palestinien. C'est ce qu'il a déclaré dans une nouvelle intervention faite à la chaîne de télévision américaine ABC News. « Faire avancer le processus politique implique l'intervention d'une tierce partie qui jouisse de la confiance de tous, c'est la raison pour laquelle il est tellement important que les Etats-Unis s'engagent et s'impliquent immédiatement (...) », a-t-il déclaré. Le futur Président américain, qui s'est jusqu'ici contenté de réactions laconiques à l'offensive israélienne dans la bande de Ghaza, a jugé les pertes civiles des deux camps « déchirantes ». « Et cela renforce évidemment ma détermination à essayer de sortir d'une impasse vieille de plusieurs décennies », a-t-il poursuivi. Sur ce plan, pas d'annonce spectaculaire, et lui-même d'ailleurs n'en fournit pas l'opportunité. Il se contente par contre d'indiquer qu'il mettait en place une équipe qui puisse s'engager immédiatement dans le processus de paix au Proche-Orient dès son investiture le 20 janvier. « Ce que je suis en train de faire en ce moment, c'est mettre en place une équipe pour que le 20 janvier, dès le premier jour, nous disposions des meilleures personnes possibles qui pourraient s'engager immédiatement dans le processus de paix au Proche-Orient dans son ensemble », a déclaré M. Obama. Cette équipe « s'adressera à toutes les parties prenantes. Elle travaillera à mettre sur pied une approche stratégique qui garantisse que les Israéliens et les Palestiniens puissent satisfaire leurs aspirations », a-t-il souligné. Voilà donc le nouveau Président américain dire aux Palestiniens ce qu'ils attendaient de lui, et cela après s'être engagé, alors qu'il était tout juste candidat, à assurer la sécurité d'Israël. Mais a-t-il tout dit, car il y a lieu de souligner que les prédécesseurs de M. Obama depuis Ronald Reagan ont été dans le sens de cette question des droits des Palestiniens, sans jamais l'expliciter, et d'ailleurs les Palestiniens, très vigilants sur ce point, indiquent qu'il s'agit de droits nationaux et non pas de droits politiques. Visiblement, M. Obama accorde sa préférence à une solution d'ensemble, c'est-à-dire régler toute la crise du Proche-Orient et pas uniquement son volet central qui est la question palestinienne. Ce serait donc la fin des approches séparées, ou encore des solutions partielles dont on constate toute l'inefficacité. C'est en ce sens d'ailleurs que s'inscrit le plan arabe de paix qui propose la normalisation arabe avec Israël en échange du retrait total de ce dernier des territoires arabes qu'il occupe. Et là, il s'agit outre des territoires palestiniens, du Golan syrien et de la zone des « fermes de Chebba » en territoire libanais. Dans le même temps, son discours quoique incomplet et imprécis laisserait croire à une certaine rupture avec la politique proche-orientale actuelle des Etats-Unis enfermée dans la Feuille de route élaborée par le Quartette (un forum qui comprend aussi la Russie, l'Union européenne et l'ONU), un engagement qui ne sera jamais tenu. Le seul élément connu est cette question d'échéance sur laquelle il s'est engagé. Après le 20 janvier, a-t-il dit. La précision mérite d'être relevée, car il y a urgence. Et c'est lui aussi qui le dit.