Le chômage, les maux sociaux, l'insécurité, le désordre, l'insalubrité sont le lot quotidien de ses habitants. Située au piémont de l'Atlas blidéen et prolongeant la ville de Blida sur la rive sud de l'oued Sidi El Kébir, la commune de Bouarfa, après une période de léthargie, commence à se réveiller et semble croire en ses possibilités. Jusqu'à une date récente, elle était synonyme de zone dangereuse où il était difficile de vivre le jour. Penser à son aménagement ou à son développement relevait du défi. Bouarfa, 40.000 habitants, s'est fait une réputation de ville dortoir où toutes les infrastructures se faisaient remarquer par leur absence. Le chômage, les maux sociaux, l'insécurité, le désordre, l'insalubrité sont le lot quotidien de ses habitants. Les plus chanceux travaillaient dans les autres communes, voire dans la capitale. Pourtant la commune recèle d'énormes potentialités à même de la faire sortir de son état actuel. Les élus locaux semblent décidés à passer à l'action. En matière d'élevage et de culture de montagne notamment, l'APC a mis en place un plan d'encouragement et d'aménagement rural pour aider le retour des habitants qui avaient déserté leurs foyers. Commencée timidement, cette opération entre dans une phase active, vu l'amélioration sécuritaire et la réévaluation de l'aide au retour, en la portant à 72 millions de centimes. De 2003 à 2007, seule une centaine de décisions d'octroi d'aide a été accordée. Ce chiffre a été multiplié par trois en 2008. Des routes et des voies de communication ont été rouvertes. De même, l'électrification rurale a fait des progrès, tendant à fixer les citoyens et à leur offrir des commodités modernes. Les responsables de l'APC attachent une grande importance à la réouverture et au réaménagement de la route Bouarfa-Chréa qui permettra de désengorger la route Blida-Chréa, notamment en hiver, période des grands flux. La route est déjà carrossable et praticable. Mais elle nécessite un plan de réaménagement et d'entretien pour permettre à la commune de respirer et de développer un tourisme de masse en exploitant ses paysages forestiers et naturels exceptionnels. Pour ce faire, la ville de Bouarfa se doit de mettre en application un plan pour aménager les rives de l'oued Sidi El Kébir, devenu une poubelle et un déversoir pour tous les rebuts et améliorer l'image de marque de la ville et de la région. La région de Sidi El Kébir, lieu de pèlerinage et de loisir par excellence, est maintenue dans un état d'abandon. Pour y accéder au fin fond des piémonts, il faut beaucoup de courage. Lieu touristique et hautement historique, ce coin mérite mieux. Aussi, une amélioration et une prise en charge des conditions de vie des citoyens en matière de scolarité, d'éclairage, d'assainissement des voies publiques, de transport, d'AEP et de gaz naturel, est plus que nécessaire. Des cas de regroupements d'habitations, notamment isolées, en souffrent encore et font l'objet de sollicitation. La cité Driouèche est entourée d'une ceinture de bidonvilles avec 245 cas recensés. Certes, l'APC a construit 200 logements sociaux et 300 logements participatifs au niveau de cette localité, mais il n'en demeure pas moins que beaucoup reste à faire. 1200 demandes de logement attendent satisfaction. Zone semi-rurale, les gens préfèrent construire leurs propres maisons, souvent sans plan d'aménagement. Pour endiguer le chômage, les pouvoirs locaux comptent créer une activité commerciale et industrielle dynamique. Il est ainsi prévu l'ouverture d'un marché de gros hebdomadaire de véhicules et de bétail, ainsi qu'une zone industrielle. Actuellement, seule une usine est implantée à Bouarfa. Cependant, cette manufacture s'acquitte de sa taxe d'activité professionnelle (TAP) à Blida où elle est domiciliée. Après de longues années de terrorisme aveugle, place à l'espoir.