Le Collectif de coordination et de liaison des démocrates (CCLD) plaide pour une rupture totale avec le projet de société islamo-conservateur. Dans une déclaration de son porte-parole Mustapha Hadni, le CCLD estime que «l'Algérie moderne, démocratique et solidaire, ne s'affirmera qu'en réalisant la rupture avec le projet de société archaïque dont l'expression politico-idéologique est l'intégrisme religieux islamiste, et une rupture simultanée avec le système qui le nourrit, générateur principal de l'impasse dans laquelle se trouve notre pays.» «Ce mouvement de rupture pose une question cruciale, celle de la nécessaire émergence des instruments politiques nécessaires pour regrouper, libérer et opérer la synergie de toutes les forces actives et potentielles, acquises à la modernité et au progrès», ajoute M. Hadni, selon lequel «l'urgence et l'exigence de vérité appellent à une solution politique qui passe inéluctablement par le regroupement et l'unification des rangs des progressistes et modernistes, une condition sine qua non pour mettre l'Algérie sur les rails de la modernité et sur l'orbite de l'universalité.» Le CCLD revient dans ce sillage sur le Congrès de la Soummam, «un acte fondateur et un moment de rupture entre les progressistes et les conservateurs». «Cette rupture à la fois douloureuse, dramatique et nécessaire est remise en cause à la réunion du CNRA qui s'est tenue au Caire en août 1957 et qui a ouvert les portes à toutes les dérives et régressions nationales», rappelle le porte-parole de ce Collectif qui regrette que 56 ans après le recouvrement de l'indépendance, «l'Algérie n'est toujours pas un Etat de droit, juste et égalitaire». «La question de l'Etat et de sa refondation demeure fondamentalement posée et le peuple ne choisit toujours pas ses représentants. Le système politique algérien depuis sa genèse a démontré que l'alternance au pouvoir se fait rarement par la voie pacifique mais par la force militaire et cela pour contrarier et contrecarrer toute velléité à la construction d'une alternative démocratique, progressiste et sociale», souligne Mustapha Hadni, qui dénonce les tenants du pouvoir qui «ont falsifié, perverti, défiguré et contrefait l'histoire millénaire de notre pays». «Pour les besoins de leur maintien au pouvoir et de leur pérennité, ils ont mis en place les leviers par lesquels l'écrasante majorité du peuple est exclue de la décision et de la participation politique, participation qui se caractérise essentiellement par les fausses bipolarisations du champ politique, artificiellement entretenues», souligne Mustapha Hadni, selon lequel «le pouvoir et les formes d'organisations politiques actuelles sont finissants et agonisants». «La conscience de son personnel politique ne cesse de s'empêtrer dans ses contradictions qui se manifestent, faut-il le rappeler, par l'aplaventrisme, l'inconsistance, la dépendance et la traîtrise», poursuit-il, estimant qu'il n'y a rien à attendre d'un pouvoir qui réprime et bastonne son peuple et «s'aplatit devant les Occidentaux».