La décision prise par le wali de Bouira de geler les activités de l'Assemblée populaire communale (APC) de Taghzout a provoqué l'ire des partisans du maire élu sur la liste du FLN. En effet, des dizaines de citoyens, pour la plupart des militants du parti, ont fermé depuis mardi dernier le siège de l'APC «en guise de contestation contre la décision de gel des prérogatives du maire et de toute l'Assemblée», déclare un manifestant. Le chef de l'exécutif de wilaya a désigné, pour rappel, le chef de daïra de Haizer pour gérer les affaires courantes de la commune. Cela a soulevé aussi la colère des manifestants, en rappelant au wali qu'ils «ont voté pour élire un P/APC, pas un chef de daïra. Ce commis de l'Etat a d'autres responsabilités, il ne sera pas en mesure d'assurer la gestion des affaires courantes de notre commune», ont-il dénoncé. Le conflit opposant les élus au lendemain des élections locales du 23 novembre 2017 a engendré énormément de désagréments, freinant le développement local. Aucun projet n'a été d'ailleurs lancé au niveau de la commune de Taghzout et également à Raouraoura, où le wali a décidé également le gel de l'Assemblée. Sur les banderoles brandies par les manifestants, on pouvait lire : «Rassemblement de protestation contre la décision arbitraire du wali». «Président élu». «Non au viol de la volonté populaire». Il faut préciser qu'au niveau de la commune de Taghzout, les deux formations au pouvoir, le FLN et le RND en l'occurrence, sont arrivés ex aequo, avec six sièges chacun. Aucune solution n'a été trouvée visant à composer avec d'autres formations, à l'instar du RCD ayant obtenu 3 sièges pour former l'assemblée. «Il y a un vide juridique dans la décision abusive prise par le wali de Bouira», a fait savoir un citoyen, militant du FLN. Néanmoins, les articles 100 et 101 du code communal sont clairs. Le wali procède en cas de blocage d'une Assemblée communale et le refus des élus de siéger dans les exécutifs et les commissions, au gel de l'Assemblée et à la désignation d'un commis de l'Etat pour gérer les affaires courantes de l'APC concernée, a-t-on précisé.