Un violent orage a balayé, hier, dès 2 heures, la ville, provoquant l'inondation de certains quartiers et beaucoup de désagréments à certaines familles qui ont passé le reste de la nuit éveillées. Tout a commencé par un grondement assourdissant qui a réveillé plus d'un. Les trombes d'eau qui ont atteint 65 mm en l'espace de quelques heures étaient entrecoupées par des éclairs et des grondements du ciel. Les principales artères qui desservent la basse ville ont ainsi déversé en aval des tonnes de boue, gravats et autres pierres. Dans certains quartiers, les eaux ont pénétré dans les habitations et même dans les voitures qui ont vu leur habitacle noyé dans l'eau jusqu'à une certaine hauteur. La situation est particulièrement amère chez les habitants du tronçon du boulevard Hocine Rouibah, entre l'hôtel Nassim et la station-service de Naftal. Des témoignages jurent que jamais auparavant la zone n'avait connu une montée des eaux aussi importante, même en période hivernale, où parfois la pluie ne s'arrête pas de tomber durant quelques jours. Certes, ajoutent-ils, les rues étaient inondées, mais jamais au grand jamais, assurent-ils, l'eau n'avait atteint une hauteur de plus de 25 cm. Cette fois-ci, par contre, la hauteur des eaux qui se sont aventurées dans les habitations et les magasins, causant beaucoup de pertes, ont atteint au moins 50 à 60 cm. Un niveau qui ne donnait plus aucune chance aux habitations et locaux commerciaux. Là, nos interlocuteurs pointent du doigt deux causes : les récents travaux de pose d'une conduite censée mieux évacuer les eaux pluviales, et surtout le fond des regards encore bouchés par du béton bitumineux -que nous avons constaté de visu- empêchant ainsi les eaux d'être canalisées. Ailleurs en ville, ce sont encore les regards et les avaloirs complètement bouchés qui sont à l'origine de cette situation regrettable. A El Milia, après plusieurs jours d'une canicule suffocante et une humidité à taux élevée, des averses diluviennes se sont abattues durant la nuit de samedi à hier sur la ville, provoquant d'importants dégâts à un réseau routier déjà endommagé par un manque flagrant d'entretien et des inondations au centre-ville. Si le climat s'est plus ou moins adouci à la faveur de ces fortes précipitations, ce sont par contre les avaloirs et les réseaux d'évacuation des eaux de pluie qui ont été débordés par les torrents d'eau qui ont tout charrié au centre-ville. L'entretien de ces réseaux, totalement absent depuis de longues années, est revenu au-devant des réoccupations des habitants, qui craignent désormais le pire avec l'arrivée de la saison des pluies. De nombreux quartiers de la ville ont par ailleurs été plongés dans le noir durant toute la nuit à la faveur des coupures d'électricité signalées. Dans certains quartiers, ces coupures ont persisté jusqu'à une heure tardive de la matinée d'hier, soulevant colère et indignation des citoyens, qui ne cessent de décrier le fait qu'à «la moindre précipitation, il y a une coupure d'électricité». Les réseaux sociaux ont été submergés par des photos et des images montrant des quartiers et des routes inondés par les torrents d'eau. S'il n'y a pas eu de dégâts importants à signaler, il n'en demeure pas moins que le centre-ville a été littéralement submergé par les eaux usées des réseaux d'assainissement, qui ont déversé à la place des Martyrs leurs immondices. L'orage a également charrié dans ses torrents divers détritus, poussant les services de la commune à mobiliser les agents de la voirie pour nettoyer le centre-ville.