Les autorités israéliennes ont décidé de fermer le seul point de passage permettant le ravitaillement en nourriture de cette aile des territoires palestiniens occupés et l'approvisionnement en marchandises. Pour forcer les Palestiniens de la bande de Ghaza à mettre un terme à la Grande marche du retour, lancée le 30 mars dernier et à l'envoi de ballons et de cerfs-volants incendiaires sur le sud de l'Etat hébreu, les autorités israéliennes ont décidé de fermer le seul point de passage permettant le ravitaillement en nourriture de cette aile des territoires palestiniens occupés et l'approvisionnement en marchandises diverses. Une mesure décidée par le ministre israélien de la Guerre, Avigdor Liebermann, ceci représente une punition collective violant le droit international, qui n'a jamais été respecté par l'occupation. Le point de passage de Karm Abou Salem fermé depuis le 10 juillet est situé à la frontière entre la bande de Ghaza et Israël, et permet l'approvisionnement de l'enclave palestinienne en marchandises diverses destinées à tous les secteurs. Les conséquences néfastes de cette fermeture, qui renforce l'embargo imposé depuis l'an 2006, sont aujourd'hui bien palpables dans la bande de Ghaza, où tous les secteurs vitaux souffrent. Le député indépendant Djamal Al Khodari, président de la Commission populaire de lutte contre l'embargo a déclaré, hier, à Ghaza : «Les pertes palestiniennes dues à la fermeture du point de passage de Karm Abou Salem sont estimées à plus de 30 millions de dollars.» Al Khodari a indiqué que les secteurs de l'industrie, du commerce, de l'agriculture, de la construction, du transport et de la pêche ont été durement touchés par cette fermeture instaurée depuis le 10 juillet. Le député palestinien a souligné que «80% des usines de la bande de Ghaza ont quasiment mis la clé sous le paillasson pour manque de matières premières et que des milliers de travailleurs se retrouvent au chômage. Pour les mêmes causes et l'affaiblissement du pouvoir d'achat des citoyens, des centaines de magasins ont baissé leurs rideaux», a ajouté Djamal Al Khodari. Dans le secteur de la pêche, les difficultés sont énormes également. La réduction de la zone de pêche de 9 miles à 3 miles nautiques a complètement paralysé ce secteur vital pour des milliers de familles de la bande de Ghaza. Pour le carburant dont Israël a interdit totalement l'entrée dans l'enclave palestinienne, il est assez disponible après une décision égyptienne de combler le manque en cette marchandise stratégique à travers le point de passage de Rafah, réservé au passage des personnes. Ceci a permis à d'autres secteurs vitaux de résister, à leur tête les secteurs de la santé et de l'hydraulique. Le député Djamal Al Khodari a lancé un véritable SOS au reste du monde. Il a appelé la communauté internationale à «exercer des pressions réelles sur Israël pour mettre fin définitivement à l'embargo», qu'il a estimé «illégal, immoral et inhumain». «L'embargo viole le droit international et la 4e Convention de Genève, ainsi que la Déclaration sur les principes mondiaux pour les droits de l'homme et tous les accords signés avec l'Autorité palestinienne, particulièrement l'accord concernant les points de passage, qui comprend l'import et l'export sans contrainte et l'ouverture d'un passage sûr reliant la bande de Ghaza à la Cisjordanie occupée», a conclu le président de la Commission populaire de lutte contre l'embargo. Quant à l'exigence israélienne de la nécessité de l'arrêt de la Grande marche du retour, des manifestations et des rassemblements populaires pacifiques le long de la frontière avec Israël, réclamant le droit de retour des réfugiés palestiniens comme le stipule la résolution 194 des Nations unies et la levée de l'embargo, pour une réouverture de Karm Abou Salem, les citoyens de la bande de Ghaza semblent décidés à la poursuivre quelle que soient les conséquences.