Alors que l'Arabie Saoudite, premier exportateur de pétrole freine sa production, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) prévoit une baisse de la demande en 2019, dans son rapport mensuel, paru hier. L'Opep signale que le monde aura besoin de 32,05 millions de barils de pétrole par jour produits par ses 15 membres en 2019, soit 130 000 barils de moins que les prévisions du mois dernier. La baisse de la demande de pétrole brut de l'OPEP signifie, selon Reuters, que les producteurs seront moins sollicités pour compenser les pertes d'approvisionnement au Venezuela et en Libye, et potentiellement en Iran avec le lancement des nouvelles sanctions américaines. Les prix du pétrole ont légèrement baissé après la publication du rapport de l'OPEP, se négociant sous les 73 dollars à Londres. De manière générale, les prix ont glissé après avoir dépassé cette année les 80 dollars pour la première fois depuis 2014 en raison des attentes d'une offre accrue après que l'OPEP ait accepté d'assouplir un accord de réduction de l'offre, suite aux inquiétudes économiques exprimées par les pays consommateurs. L'OPEP a indiqué dans son rapport que les inquiétudes concernant les tensions commerciales mondiales avaient pesé sur les prix du brut en juillet, même si elle s'attendait à ce que les produits raffinés soutiennent le marché. «Une évolution économique saine et une activité industrielle accrue devraient soutenir la demande de carburants distillés dans les mois à venir, entraînant un nouveau recul des stocks de diesel», indique le rapport. Les 22 et 23 juin, l'OPEP et un groupe de pays non membres de l'OPEP avaient convenu de rétablir à 100% la réduction de la production pétrolière entamée en janvier 2017, après des mois de sous-production par le Venezuela et d'autres pays. Dans son analyse mensuelle du marché, l'OPEP a souligné que sa production pétrolière en juillet s'est élevée à 32,32 millions de bpj. Bien qu'elle soit supérieure à la prévision de la demande pour 2019, elle n'a augmenté que de 41 000 barils par jour à partir de juin, alors que les compensations saoudiennes ont diminué. En juin, l'Arabie Saoudite avait répondu aux appels des Etats-Unis et d'autres consommateurs pour compenser les pénuries d'autres pays et les prix, laissant entendre que la production de juillet serait plus élevée. Mais le royaume a déclaré le mois dernier qu'il ne souhaitait pas un marché suralimenté et qu'il n'essayerait pas d'introduire le pétrole sur le marché au-delà des besoins des clients. La demande de pétrole rapide qui a aidé l'OPEP à équilibrer le marché devrait se modérer l'an prochain. L'OPEP prévoit, selon Reuters, une croissance de la demande mondiale de pétrole de 1,43 million de b/j, de 20 000 barils de moins que prévu le mois dernier et un ralentissement par rapport à 1,64 million de b/j en 2018. En juillet, l'Arabie Saoudite a déclaré à l'OPEP qu'elle avait réduit sa production de 200 000 barils par jour à 10 288 millions de barils par jour. Les chiffres recueillis par l'OPEP auprès de sources secondaires publiées dans le rapport ont également révélé une réduction en Arabie Saoudite, qui a compensé les augmentations enregistrées dans d'autres pays tels que le Koweït et le Nigeria. Selon un calcul de Reuters, cela signifie que la conformité à l'accord initial de réduction de l'offre est tombée à 126%, ce qui signifie que les membres continuent à réduire les montants promis. Le chiffre initial pour juin était de 130%. La production de l'OPEP en juillet a été supérieure de 270 000 b/p et l'OPEP s'attend à ce que la demande de pétrole atteigne la moyenne l'an prochain, suggérant un léger excédent sur le marché si l'OPEP continuait à injecter les mêmes quantités. Les prix plus élevés qui ont suivi l'accord mené par l'OPEP, signale Reuters, ont entraîné une croissance de l'offre concurrente et une montée en flèche du schiste américain. L'OPEP prévoit que l'offre non-OPEP augmentera de 2,13 millions de bpj l'année prochaine, soit 30 000 bp de plus que prévu le mois dernier.