Dès les premières heures de l'attaque israélienne contre la population sans défense de Ghaza, Facebook a vu se créer plusieurs groupes dénonçant cette tuerie collective. Ils se comptent actuellement par centaines. Dans cette jungle de groupes qui se créent, et aussitôt rejoints par les facebookistes, on dénombre plusieurs qui ont été lancés par des internautes algériens. Au summum de la contestation qui a traversé la planète où plusieurs capitales ont vu défiler des milliers de marcheurs qui dénonçaient la barbarie israélienne qui s'attaquait même aux enfants, les Algériens n'avaient qu'internet pour pouvoir s'exprimer, les rues de leur capitale leur étant interdites à ce moment-là. Seul Facebook leur permettait de s'exprimer et même de lancer des projets de marche en plein centre d'Alger. Ainsi est né le groupe Manifestation à Alger pour soutenir Ghaza. L'argumentaire des initiateurs de ce groupe est basé sur le fait que « le peuple algérien reste, à ce jour (début janvier, ndlr), le seul pays arabo musulman à ne pas avoir manifesté dans les rues de sa capitale, afin d'apporter son soutien au peuple palestinien et par la même occasion marquer sa désapprobation et sa révolte envers Israël au reste du monde ». L'initiateur de ce groupe avait lancé un appel pour une marche le jeudi 8 janvier, à 13h, à la place Audin. Un rassemblement qui n'a pas eu lieu, on peut le deviner. Ce groupe plafonne actuellement à près de 750 membres. Un autre groupe, qui appelle pour pratiquement la même démarche, culmine à 1693 membres. Ils sont loin derrière un autre groupe créé par des Palestiniens de la diaspora. « Let's collect 500 000 signatures to support the Palestinians in Ghaza », qui veut récolter 500 000 signatures pour Ghaza était à 603 282 membres au 22e jour de l'agression israélienne. Dans Facebook, comme dans tout environnement libre, on trouve toutes sortes d'idées de la plus sérieuse à la plus farfelue, comme ce groupe qui se fait appeler « Faisons de Ghaza la 49e wilaya ». Il est clair que quand chaque membre de Facebook crée son propre groupe de soutien à Ghaza, aucun ne pourra rassembler un maximum de membres. Au-delà de leur dénomination ou de leur taille, il est intéressant de suivre les débats entre membres d'un même groupe. Le curieux peut tomber sur de belles surprises : l'observateur est en face d'une vraie opinion publique et on est loin de l'image que peut véhiculer « la rue arabe », le nom que collent les gouvernants et les occidentaux à l'opinion publique dans le monde arabe. Sur le plan de la propagande israélienne, l'armée de l'Etat hébreux a recours à YouTube pour la distiller, comme si celle-ci n'était pas suffisamment présente dans les médias internationaux détenus par les intérêts pro-israéliens. La résistance palestinienne, quant à elle, s'oriente vers le site palutube.com (prononcer paltube). Un site de partage de vidéos qui fonctionne sur le même principe que YouTube. Sur ce dernier, bizarrement, quand on essaie de faire une recherche avec le mot « gaza », le système ne suggère pas automatiquement le mot « gaza » au début de la saisie comme il le fait avec israël. Palutube.com qui, existe depuis mars 2008, regroupe toutes les vidéos disponibles sur la situation à Ghaza. Un canal est spécialement prévu pour les crimes de l'occupant israélien. Elles sont issues de la résistance ou extraite des journaux télévisés. Curieusement, au-delà de la guerre des images et des groupes sur Facebook aucune cyberattaque n'a été signalée que ce soit sur les serveurs israéliens ou ceux du monde arabe.