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«Non au bâillonnement de la parole libre»
Rassemblement pour la libération de Merzoug Touati à Ifri
Publié dans El Watan le 23 - 08 - 2018

Après l'introduction d'un pourvoi en cassation par ses avocats à la Cour suprême pour annulation du jugement, la LADDH appelle «le pouvoir judiciaire à examiner sans délai le recours à la Cour suprême pour permettre à Touati Merzoug d'accéder à ses droits et à sa libération».
Il est 9h30. Les visiteurs continuent d'affluer vers le musée d'Ifri Ouzellaguène, à 60 km au sud de Béjaïa, pour célébrer le 62e anniversaire du Congrès de la Soummam. En plus des citoyens habitués de ce rendez-vous, les partis politiques (RCD, FFS et le MPA) ainsi que les officiels, la commémoration du 20 Août 1956 est marquée cette année par un rassemblement revendicatif.
A l'arrivée des membres du comité pour la libération de Merzoug Touati qui ont programmé un rassemblement sur les lieux, le wali de Béjaïa par intérim était déjà sur le chemin du retour vers le siège de la wilaya.
«Il est venu très tôt, contrairement aux habitudes. Il me l'a dit, il voulait éviter les formations politiques et surtout les manifestants du comité pour la libération de Touati», selon une source proche de l'entourage du wali, dont le cortège était tellement important que les services de sécurité ont été obligés de condamner les automobilistes à patienter en stationnement pendant plusieurs minutes au chef-lieu d'Ouzellaguène.
Le dispositif sécuritaire a été renforcé et n'a été levé qu'à la fin du rassemblement. Mais cela n'a pas empêché les militants de marquer leur présence. Le comité a tenu sa promesse et le rassemblement a bel et bien eu lieu. Ils étaient plusieurs dizaines à réclamer la libération de ce détenu d'opinion et dénoncer le déni de liberté d'expression.
Pour rappel, Merzoug Touati est incarcéré depuis janvier 2017 pour avoir publié sur son blog, «la hogra», des commentaires et une interview avec un diplomate israélien, dans le sillage des émeutes qui ont eu lieu dans le pays en janvier 2017 pour protester contre la loi de finances 2017. Le tribunal criminel de Béjaïa a condamné le blogeur, en mai 2018, à 10 ans de prison ferme assortie d'une amende de 50 000 DA pour «entretien avec les agents d'une puissance étrangère et intelligence de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de l'Algérie ou à ses intérêts économiques».
Justice aux ordres
Jugée une nouvelle fois en appel en juin dernier, cette peine a été revue à la baisse lors d'un procès qui a tenu la population en haleine à 7 ans de prison ferme.Dans la foule, qui s'est installée sur l'escalier qui mène vers la maisonnette du Congrès de 1956, on peut apercevoir Bouaziz Aït Chebib de l'URK, brandissant un drapeau amazigh.
Etait également présent le candidat du Mouvement démocratique et social (MDS) à la présidentielle d'avril 2019, Fethi Ghares qui a pris la parole en guise de soutien au prisonnier et déclaré : «Nous sommes dans ce haut lieu de l'histoire où s'est tenu un Congrès qui avait pour but de chasser la ‘hogra' imposée par le colonialisme à travers le code de l'indigénat. Un Congrès qui a posé les premiers jalons d'un Etat de droit pour l'Algérie indépendante. Aujourd'hui, l'actuel système est à l'opposé des aspirations du peuple algérien», a déclaré le candidat du MDS.
Et de dénoncer la justice aux ordres en ajoutant que «le pouvoir réprime les enfants du peuple comme Merzoug Touati, mais protège ceux qui ont ruiné le pays et vivent dans l'impunité. Nous sommes dans un système injuste. On ne peut pas accepter d'être jugé par une justice à deux vitesses qui évolue dans un Etat de non-droit. Ce que vit Touati, la hogra, est le produit d'un système aux antipodes des souhaits de nos aïeuls qui ont libéré le pays.»
De son côté, Braham Bennadji, député indépendant de la région, estime que «soutenir Merzoug Touati, c'est militer pour la dignité. Ce rassemblement est une réponse à l'ancien Premier ministre qui a accusé toute la région d'intelligence avec l'ennemi. La libération de Merzoug dépend de la force de notre mobilisation, nous ne devons rien attendre de la justice.»
Pendant que le député prononçait son discours, la délégation du FFS qui venait de se recueillir à la mémoire des martyrs s'apprête à quitter les lieux. Une voix a fusé alors du groupe du comité demandant : «M. Ali Laskri, venez dire quelque chose pour cette cause», avant que le membre du présidium du FFS ne se dérobe en levant le pouce.
A propos de la formation de feu Hocine Aït Ahmed, les militants du FFS ont choisi d'exprimer leur soutien à Merzoug Touati individuellement. Sur Facebook, le président de l'APW et le maire de Béjaïa, tous deux issus du FFS, ont exprimé leur position en brandissant les photos du détenu. Quant au RCD, la motion de soutien officiel du parti de Mohcine Bellabas à cette cause est venue de son président du bureau, Mohammed Labdouci.
S'adressant aux présents, il dira : «Au sein du RCD, nous avons toujours soutenu les actions du comité pour la libération de Merzoug Touati. Nous avons mobilisé nos militants, notre logistique pour cette cause et nous n'allons pas nous arrêter jusqu'à sa libération.» Mohammed Lebdouci a profité de cette tribune pour fustiger les partis politiques qui, selon lui, «viennent ici pour utiliser la symbolique de ce lieu à des fins politiques et que Merzoug peut faire confiance à des militants honnêtes et intègres, mais pas à ceux-là».
Cabale médiatique
Pour conclure, le président du bureau du RCD de Béjaïa a rappelé que sa formation est ici, également, «pour défendre l'idéal des initiateurs du Congrès de la Soummam et les principes et les résolutions du congrès», avant d'insister : «Il faut maintenir cette mobilisation jusqu'à la libération de Touati.»Tour à tour, les avocats de la défense chargés du dossier de Touati, le président d'Amnesty International, Sadek Kati et Yanis Adjlia ont pris en charge le volet sensibilisation.
Ils ont expliqué la genèse de cette affaire et dénoncé la cabale médiatique qui est l'œuvre d'une chaîne de télévision privée qui verse dans la «désinformation en donnant l'image d'un traître national du jeune Touati, faisant ainsi beaucoup de mal à sa famille». Les intervenants ont affirmé que le détenu est jugé sur la base d'un dossier vide. Condamné à 7 ans de prison ferme, «un pourvoi en cassation a été introduit par ses avocats à la Cour suprême pour annulation du jugement», a indiqué la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), aile Zehouane, dans une déclaration.
A ce propos, la LADDH qui s'est engagée en faveur de cette cause, appelle, par le biais de son vice-président, Saïd Salhi, «le pouvoir judiciaire à examiner sans délai le recours à la Cour suprême pour permettre à Touati Merzoug d'accéder à ses droits et à sa libération». Le 20 Août, pour la LADDH, «est aussi une occasion de rappeler au gouvernement le serment de nos martyrs pour une Algérie des libertés, incompatible avec le bâillonnement de la parole et de l'opinion libres.
Incompatible avec l'emprisonnement des citoyens juste pour avoir émis une opinion libre. Touati Merzoug est l'une de ces victimes, blogueur et détenu d'opinion, il doit retrouver sa liberté, à travers lui, la parole et l'opinion libres et tous les détenus d'opinion doivent être libérés».


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