«Tendre la main» est une association d'aide médicale basée en France et en Algérie. L'initiatrice, Zohra Nafaa, agit au quotidien pour l'amélioration de la prise en charge des patients algériens, d'une part, mais aussi pour permettre à des médecins en Algérie de bénéficier de l'expérience de certains médecins internationaux spécialistes dans des domaines particuliers, d'autre part. Aujourd'hui, l'association «Tendre la main» lance un appel pour aider l'association à constituer un réseau de donateurs en Algérie. Le déclic pour «Tendre la main» Zohra Nafaa est une citoyenne algérienne. Elle vit à Paris depuis les années 80'. En 1999, durant le mois de Ramadhan, un appel est lancé sur les ondes de Radio Beur pour prendre en charge une femme. «Elle était venue avec sa petite fille envoyée par la CNAS pour des soins à l'hôpital Robert Debré», nous raconte Zohra Nafaa. L'appel de solidarité touche profondément la citoyenne algérienne. Cette dernière va apporter régulièrement de la nourriture à la femme pour la rupture du jeûne en plein mois du Ramadhan. Suite à cet événement qui a marqué profondément la femme, elle va rendre visite à des malades à l'hôpital Mustapha Bacha durant son séjour en Algérie pour faire un don de 100 pulls. Dès son retour en France, elle a la conviction, la volonté et la motivation de créer une association d'aide aux malades. «Tendre la main» va voir le jour. Depuis 2002, elle aide par divers moyens les Algériens hospitalisés en France et principalement à Paris. Du travail d'intermédiaire entre le patient, les médecins et la famille en Algérie ou encore des gestes simples et parfois sans significations particulières comme «l'achat d'une carte téléphone prépayée», comme en témoigne Zohra Nafaa. Elle était guidée par une philosophie bénévole, bien à elle, de «soutien de proximité». Au fil des mois et des années, l'association rencontre «plus de 750 patients hospitalisés en France», selon les dires de Mme Nafa. Hélas, plus de 5% des malades s'éteignaient, comme on peut le lire sur le site internet de «Tendre la main». «L'association se chargeait d'annoncer la nouvelle aux familles et prenait en charge le rapatriement des corps en Algérie», témoigne Zohra Nafaa. Loin d'être naïve, la femme déclare pourtant que parfois la santé devient un «business» chez certains Algériens mal intentionnés. Parfois, des algériens quittent l'hôpital «pour s'installer en France», ou encore «des patients qui ne veulent pas sortir de l'hôpital» alors que les médecins français les assurent «qu'ils ne peuvent plus rien faire». «Tendre la main», une version DZ ! A partir de 2012, Zohra Nafaa décide de créer réellement l'association «Tendre la main» en Algérie. Elle va obtenir l'agrément en 2013. Ses actions sont multiples et diverses, allant de l'aide médicale, à l'achat de médicaments ou de projets humanitaires comme la mise en place d'une structure pour non-voyants en Algérie. Ses premières véritables initiatives en Algérie ont eu lieu en novembre 2012 à l'hôpital de Ben Aknoun avec le professeur Benbouzid et l'équipe du professeur Alain Gilbert spécialisée dans la chirurgie du plexus brachial où «une conférence a été organisée sur la paralysie obstétricale au bloc pédagogique de l'hôpital de Ben-Aknoun». Puis, au fur et à mesure, de nombreux projets ont vu le jour, comme par exemple l'achat du matériel médical (pansements, vêtements compressifs, masques en silicone sur mesure, pommades, etc.) pour les enfants gravement brûlés au CHU d'Oran et d'Alger. De plus, l'association organise régulièrement des missions chirurgicales grâce à une équipe de médecins bénévoles français, à l'instar des Drs Valérie Thirion, Piero Luigi Raimondi, ou encore Carlone Leclerc. En 2015, l'association réalise un important projet à Bouira. Ce sont pas moins de 350 femmes démunies de la wilaya de Bouira qui ont pu bénéficier d'un dépistage du cancer du sein et de l'utérus au niveau de l'établissement public hospitalier de Mohamed Boudiaf. Il faut tendre la main à l'association «Tendre la main» L'association vit grâce à un réseau de donateurs algériens en France afin de faire bénéficier de la compétence de médecins spécialistes français en Algérie. Le budget de l'association sert principalement à financer les billets d'avion et l'obtention des visas pour venir à Alger, excepté l'hôpital de Ben Aknoun qui prend en charge le séjour des médecins étrangers. Pourtant, à chaque mission, c'est une véritable «galère», nous assure Zohra Nafaa pour «ficeler le budget correctement». Elle recherche des facilités de la part des autorités algériennes afin d'agir efficacement sur les projets mis en place par l'association. Pour elle, il y a des choses à faire, et ce, en toute transparence : «On peut réfléchir à un parrainage médical avec des entreprises comme Ooredoo, Djeezy ou Mobilis et notre association», déclare Mme Nafaa qui ajoute : «Les entreprises donatrices de l'association recevront un compte rendu annuel avec l'ensemble des missions et objectifs entrepris par notre association à but non lucratif». Nafaa Zohra insiste sur l'importance de pouvoir «bénéficier d'un réseau de donateurs d'ici septembre» car les projets initiés pour octobre risquent tout simplement «de ne pas avoir lieu» au détriment des malades et patients algériens. «Il y a aussi une réelle problématique autour de l'hébergement des médecins qui viennent bénévolement faire part de leur expérience à la fois pour les patients mais aussi pour les jeunes médecins algériens», nous fait part la femme. Néanmoins, malgré les difficultés financières, Zohra Nafaa bouillonne de projets d'aides médicales diverses et variées. L'idée «d'une caravane médicale» lui trotte dans la tête depuis pas mal de temps. Cette caravane aura pour but essentiel «de sillonner le territoire algérien principalement dans le désert algérien ou les montagnes» pour offrir des consultations médicales gratuites pour les nécessiteux ou encore «l'ouverture d'un centre pour autistes en Algérie» afin de soulager les familles. Pour prendre contact avec l'association «Tendre la main» : [email protected] – 0559519981