Depuis déjà plus d'une semaine, les citoyens boufarikois ne parlent que de ce mouvement inhabituel de va-et-vient des ambulances vers l'hôpital de Boufarik en provenance de plusieurs hopitaux de la région centre du pays, évacuant plusieurs fois des personnes malades vers le seul service des maladies infectieuses. Au début ce n'était qu'une pathologie simple qui se résumait en une gastro-entérite aiguë avec comme symptômes «vomissements, diarrhée et fièvre», et la situation était loin d'être inquiétante. Mais depuis ce jeudi 23 août, la nouvelle est tombée tel un couperet annonçant la confirmation de 22 cas (à 14h) et 36 autres (à 17 h) de choléra sur les 91 personnes admises au service infectieux de l'établissement hospitalier de Boufarik. «Oui, cela devient inquiétant, tout le monde panique, car on ne badine pas avec le choléra. C'est transmissible et contagieux si on ne fait pas très attention à notre environnement et à ce qu'on mange et on boit. Il faut sensibiliser les gens à travers les médias, c'est primordial», déclare un des riverains de l'hôpital. La panique a pris de l'ampleur bien qu'on ne déplore aucune suspicion de ce virus à Boufarik, hormis deux personnes qui ont été admises en urgence et qui émanent de la région de Benkhelil, à six km à l'ouest de la ville. Nombreux sont ceux qui se sont rués vers les supérettes afin d'acheter des fardeaux d'eau minérale qui commence déjà à se faire rare sur les étalages des commerces. «On a peur, certes. On fait attention à ce qu'on achète, surtout les fruits. Moi, personnellement, je vais les éviter carrément. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'enfants atteints de ce virus à l'hôpital. Alors il est très important de prendre toutes les précautions pour éviter toute contamination bien que la situation paraisse très stable», confie Saïd, viviblement inquiet.