«Le libéralisme n'a plus aucun rapport avec la liberté, et son principe de libre choix n'est qu'un leurre.» D. Meda Qu'entendons-nous par guerres commerciales ? Plus exactement, c'est une sorte de futilité, cette inanité qui a permis de penser à faire booster la guerre commerciale dans un monde qui se réduit comme peau de chagrin, petit village malfamé où les échanges sont basés sur de l'argent factice ou «copié». La fameuse décision du président américain a provoqué de vives et mauvaises réactions dans le monde, elle a été trop médiatisée de l'image du petit grand Donald Trump en guise d'une signature unique et insolite à la D. Trump permettant d'imposer des taxes douanières nouvelles sur les importations d'acier (25%)et d'aluminium (10%) aux Etats-Unis en sa qualité de chef d'esprit d'entrepreneur économique. Je ne reviendrai pas sur les détails, ils ont été exposés en long, en large et en travers la presse. Il est question, dans ce propos, de bien réfléchir sur le pourquoi de cette décision. Imaginons la question suivante qui se pose sur la santé du secteur sidérurgique qui patine apparemment, sinon pourquoi l'industrie américaine est en piètre état ? Donc, c'est par la facilité, tout en imposant le protectionnisme afin de protéger ce secteur sidérurgique. La question d'ordre économique qui se pose souvent est comment se fait-il que les Américains préfèrent acheter plus de l'étranger (importation) qu'ils ne vendent ailleurs (exportation), cela ne se rapporte guère à la nature du contrat gagnant-gagnant. Les Américains sont plus raffinés pour le «méga-profit» qui devrait se faire voir à la surface du marché ; ce sont les banques qui affichent le résultat escompté. Par conséquent, pour répondre à la question suivante, on se demande comment se fait-il que les USA jusque dans les années 70' étaient les premiers exportateurs mondiaux et suite à la grande réforme financière par les «Brettons Wood» engagée sous le mandat de Nixon en 1971 la vapeur économique s'est renversée et les Américains sont devenus les premiers importateurs. La réponse est claire et nette : c'est tout simplement parce qu'il y a eu un changement du système monétaire qui permettait aux Américains qui, au lieu de produire les biens à domicile, ont préféré les acheter ailleurs tout en payant avec le nouvel argent (monnaie non conventionnelle) bon marché. Par conséquent, la vision américaine qui était la véritable locomotive industrielle et face à un gain facile permettant de s'accaparer des mégas-profits l'Amérique s'est transformée en un paradis du crédit gratuit, les Américains se sont écartés des principes économiques, en sus de la formule du plein emploi avec des salaires honorables issus d'une économie réelle créative de valeurs et boostée par une croissance continue. Cette roue a été travestie par une nouvelle politique monétaire régie par la Fed (The Federal Reserve System est une banque centrale des USA) soutenue par les deux partis menant une politique comme, disait D. Trump de «marigot de surévaluation des actifs» et endettant le budget américain. En prenant en guise d'image ce petit exemple : l'Allemagne exporte trop, par contre la France et les Etats-Unis importent plus qu'ils n'exportent, c'est-à-dire qu'ils consomment trop. Le Japon vit de ses rentes à l'étranger et travaille trop, la Chine fait du dumping et vend à perte. * Un pays qui n'exporte pas. * Un pays qui ne consomme pas. * Un pays qui n'a pas de rente. * Un pays qui ne vend pas – Voilà les éventualités possibles. La Chine subventionne ses exportations d'acier, cela signifie que les pauvres Chinois payent des impôts pour que leur acier soit moins cher à l'étranger. Ceux qui, à l'étranger, utiliseront cet acier chinois baisseront leurs coûts de production et en feront profiter leurs heureux clients. Alors pourquoi dans le bon sens vouloir protéger les producteurs nationaux d'acier et seulement ceux-là au détriment du reste des gens si ce n'est la règle de la loi des pionniers (oligarques) américains. «Avec la mondialisation libérale, le marché est l'instrument par excellence de l'unique pouvoir digne de ce nom, le pouvoir économique et financier. Celui-ci n'est pas démocratique puisqu'il n'a pas été élu par le peuple, n'est pas géré par le peuple et surtout parce qu'il n'a pas pour finalité le bonheur du peuple», dixit José Saramago. Alors revenons à notre acier qui fait la Une des gazettes internationales et la levée de boucliers des politiques du libre-échange. D. Trump essaie de protéger les producteurs nationaux d'acier par tous les moyens au détriment du reste des pays. La concurrence dans le monde libéral et capitaliste fait partie intégrante des marchés comme cela a été illustré dans ce petit simple petit exemple en miniature ; la concurrence dans le libre-échange devrait être par principe libre et sans parti pris. C'est le client-roi, le consommateur, qui en est l'arbitre ultime. Le seul et unique système qui paraît exact, juste et équitable est par conséquent le libre-échange. «Le libre-échange est l'unique système qui ne ponctionne pas une majorité pour protéger les intérêts d'une minorité». Quand il s'agit de la préférence nationale devant ce fait, chacun est libre de l'appliquer ou non à ses risques et périls, alors pourquoi D. Trump veut-il l'imposer de force ? Pour éventuellement faire face et imiter le dumping chinois ; par conséquent, de nouvelles barrières vont être mises en place et vont fausser le jeu du libre-échange et la guerre sera déclarée avec les Etats-Unis aura des conséquences désastreuses sur l'économie mondiale et vont apparaître en référence à cette imposition par les USA des droits de douane sur les importations de l'acier et de l'aluminium. Enfin, le système néolibéral commence à s'ébranler fortement ; les USA risquent par l'effet de cette action de s'effondrer en douceur ; le système néolibéral basé sur la financiarisation monétaire représentée par une économie de marché virtuelle, comme disait le philosophe Noam Chomsky : «La voie politique choisie aujourd'hui par les Etats-Unis met tous les pays en danger. Nous nous dirigeons vers le précipice. Et le pire précipice qui nous attend est dû aux systèmes de marché.» Selon ce philosophe, le passage au néolibéralisme a permis de transférer les décisions du plan public vers le marché, c'est-à-dire que tous les intérêts du capital, des sociétés transnationales et des institutions financières sont devenus entre les mains des pionniers du marché qui se «moquent» éperdument des intérêts du peuple. «L'idéologie du néolibéralisme prétend promouvoir nos libertés. En réalité elle développe la tyrannie.» M. Chomsky. Les réformes démocratiques et les réformes néolibérales étaient des jumelles inséparables dans un but de basculement de toutes les décisions économiques, financières et monétaires ainsi que les biens publics vers les Pionniers (USA), les Piranhas (Chili), Russie (oligarques) et Khanzine bi draham (Algérie). Les néolibéralismes sont qualifiés de deuxième pillage colonial lors : * du premier : les richesses furent arrachées à la terre (colonisation). * lors du second : elles furent dérobées à l'Etat. Et la soif du profit facile et rapide que procurent les placements purement spéculatifs ont transformé les marchés boursiers, financiers et immobiliers en machines de guerres et de crises. «La véritable liberté est indissociable de la protection des plus faibles. Le libéralisme à l'occidentale est synonyme d'esclavage pour la grande majorité des hommes, qu'ils soient citoyens des pays du Sud ou relégués dans les couches dévalorisées des pays du Nord.» Albert Jacquard. Ce système ressemble par mon imagination personnelle de près à celui d'Al-Capone où ce dernier avait constitué tout un empire (système) de trafic d'alcool, de prostitution, de jeux de hasard, de racket, d'élimination, d'extorsion et de peur... Le système néolibéral peut être comparé par analogie à celui d'Al Capone, pays de jeux, de poker et de menteurs. L'école de Chicago prônée par Fridmen, booster la peur et le désordre pour instaurer le moteur du progrès tout en s'accaparant des mégas-profits au détriment du maga-désastre par une déréglementation totale, une réduction des dépenses sociales et une privatisation à outrance, une élimination de la sphère publique et le FMI représentant une médecine économiques la plus mortelle, spécialiste dans l'élaboration de programmes d'ajustement structurel tels que celui qu'il a mis en œuvre en Algérie. Un véritable système de la maffia usant de la corruption dans les institutions de la sécurité (police), la politique et de la menace, contrairement à la Russie, pays des jeux d'échecs qui favorise plus l'effet de la pensée ; on nous a tout le temps raconté que la liberté était une valeur de la droite (ultralibéralisme et capitalisme libéral) et l'égalité était une valeur de la gauche (socialiste ou étatisme socialiste) Pendant la guerre froide, les pays de l'Est jouissaient de l'égalité matérielle au détriment de la liberté de conscience, alors que ceux des pays de l'Occident la liberté de conscience l'emportait sur l'égalité matérielle. Aujourd'hui, le choix étant fait, l'égalité matérielle et la liberté de conscience sont devenues des revendications universelles alors que dans l'état actuel c'est ce qu'interdit désormais la loi sur la moralisation de la vie politique dans le nouveau système ultralibéral.