Depuis au moins deux décades, l'usage des centimes n'a plus cours dans les transactions de quelque genre que ce soit. Est-ce à dire que chez nous, les centimes n'ont pas valeur de monnaie ? Pourtant, les factures que reçoivent les ménages comportent bien des centimes. Jamais aucune facture, qu'elle soit d'électricité, de téléphone ou de l'eau, ne se termine par des zéros, après la virgule. Toutes comportent deux chiffres représentant les centimes. Or, quand l'usager du téléphone ou celui de l'énergie électrique se présente pour s'acquitter de ses factures, le préposé n'exige pas la petite monnaie, mais arrondit la somme au dinar. Quelle que soit la valeur des centimes, l'usager est tenu d'ajouter un dinar. Chez le pharmacien du coin, c'est le même manège qui se produit, toujours aux dépens du client : 20, 30, 50 ou 1 centime, c'est égal à un dinar. Puisque les centimes n'ont plus cours, pourquoi continue-t-on à les porter sur les factures et les ordonnances ? D'autant que le dinar est devenu la plus petite monnaie, soit le prix d'un bonbon. Ce qu'il y a de plus loufoque encore, c'est que même l'épicier du quartier n'a plus de dinars pour la monnaie, et utilise donc des bonbons à la place. Alors, la petite monnaie a, sans doute, pris la clé des champs.