Le premier secrétaire du FFS a dressé un tableau sombre de la situation socioéconomique et politique de l'Algérie qui a été engendrée par, dit-il, «un régime qui s'inspire des méthodes qui ont fait leurs preuves dans certains pays totalitaires au siècle dernier». Les problèmes que vit notre pays sont, en premier lieu, ceux de la jeunesse ; elle est exclue, marginalisée, opprimée, sans perspective ni espoir d'un avenir radieux», a déclaré le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Mohammed Hadj Djilani, hier, à l'occasion de l'ouverture de l'université d'été du parti, placée sous le slogan : «La jeunesse, avant-garde des luttes démocratiques et de la protection de l'Etat social». Devant 350 jeunes représentant 40 fédérations qui se sont déplacés au centre de vacances Anissa Tour de Souk El Tenine, à l'est de Béjaïa, Hadj Djilani préconise que «face à l'immobilisme du régime, le FFS centre son projet de reconstruction du consensus national sur la mobilisation citoyenne, les jeunes en premier lieu», relevant que «les secteurs comme l'école, l'université, la formation professionnelle, le monde du travail étant en crise, cela n'offre pas à la jeunesse le cadre approprié pour son épanouissement et son accomplissement». En somme, cela traduit l'échec du pouvoir qui est également démontré par la montée au créneau des «populations à Béchar, Ouargla, Djanet et aussi dans plusieurs autres wilayas, où des citoyens sont sortis pour dénoncer la distribution inéquitable des ressources et le non-respect des droits individuels et collectifs». Ce regroupement, le FFS le veut comme une opportunité pour conscientiser les citoyens, particulièrement les jeunes, cette frange de la société à laquelle devrait échoir le rôle d'«arbitrer l'avenir». Pour le FFS, «c'est cette conscientisation de masse qui permettra d'imposer au pouvoir la reconstruction d'un consensus national qui mettra fin à un régime de non–droit, antidémocratique et antisocial, et assurera l'avènement d'une IIe République». L'orateur décrit une situation sociale faite «d'exclusion, d'injustice et d'inégalité, où la dégradation du système de santé et du secteur de l'environnement engendre un désastre avec le retour d'épidémies telles que le choléra et des maladies infectieuses qu'ont croyait disparues à jamais». A propos de l'épidémie du choléra qui défraye la chronique, Mohammed Hadj Djilani estime que «décidément, on aura tout vu. En 2003 la peste, en mars 2018 la rougeole, maintenant le choléra, c'est dire que la régression est palpable». Critiquant la communication des responsables de la santé, le n°1 du FFS dénonce un mépris à l'égard de la population avec une touche d'ironie. «Lorsque les pouvoirs publics déclarent qu'ils arriveront à bout de l'épidémie en trois jours, puis affirment qu'ils n'ont pas encore détecté sa source, cela dénote du sérieux avec lequel les affaires publiques sont gérées. On ne peut se permettre un tel mépris à l'égard de la population». De plus, poursuit-il, «au moment où on leur vante la justice et l'Etat de droit, des scandales de corruption éclatent au sommet de l'Etat». Le premier responsable du FFS lie l'échec du pouvoir «à sa mauvaise gouvernance et à l'illégitimité des institutions qui empêchent d'avoir des politiques sociales prioritaires pour les secteurs paupérisés de notre jeunesse afin de freiner et si possible stopper la désagrégation sociale». Cela empêche aussi d'arrêter «le désastre national en matière d'éducation et de formation et d'engager un débat national pour la mise en place de systèmes éducatif et universitaire performants, basés sur l'algérianité et ouverts sur le monde». Le premier secrétaire du FFS a dressé un tableau sombre de la situation socioéconomique et politique de l'Algérie qui a été engendrée par, dit-il, «un régime qui s'inspire des méthodes qui ont fait leurs preuves dans certains pays totalitaires du siècle dernier. Le régime algérien, fonctionnant avec la prépondérance conjuguée de l'armée et de la police politique est responsable des même dérives totalitaires». Le FFS déconstruit les prétentions du pouvoir qui se targue de pouvoir faire face à la crise multidimensionnelle que vit le pays. Cela est quasiment impossible au regard du FFS, surtout «dans le sillage d'une crise financière asphyxiante aggravant l'inflation et compliquant la vie quotidienne des couches sociales vulnérables, conséquence de la baisse des recettes pétrolières». Dans le même contexte, l'orateur a affirmé que le pouvoir n'a pas «tiré les leçons des crises précédentes, notamment celle de 1986 qui a vu l'implication de la jeunesse algérienne pour le dénoncer en occupant la rue». A noter que plusieurs invités, particulièrement des membres de syndicats autonomes de divers secteurs, ont profité de la tribune offerte par le FFS pour dénoncer la répression qui s'abat sur les syndicats non affiliés au pouvoir et les tentatives de musellement des libertés syndicales. De ce point de vue, ils se disent tous se reconnaître et partager les objectifs et les principes défendus par le FFS. La journée d'hier s'est poursuivie par deux conférences. La première communication, traitant de «L'éthique en politique», a été animée par le coordinateur du comité d'éthique Mohamed Bettache et un membre de l'instance présidentielle, Chioukh Sofiane. La seconde conférence qui a eu lieu en soirée s'est intéressée à la thématique : «Mobilisation citoyenne et reconstruction du consensus national». Les sénateurs Meziani Brahim et Tamadartaza Moussa ont bien voulu nous donner un avant-goût de cette communication : «Au FFS, nous sommes profondément conscient que la construction d'un consensus national et populaire est tributaire d'une mobilisation citoyenne qui nécessite du temps et de la persévérance. Mobiliser, c'est dépasser toutes les contradictions, les difficultés, les archaïsmes et parfois les radicalismes, en faveur d'un consensus qui ouvrira la voie d'une dynamique de changement vers un système démocratique.» La première journée de l'université d'été du FFS a été clôturée par un panel qui a abordé «Le rôle du militant dans la société, le parti, et les institutions élus». Aujourd'hui, le secrétaire à la communication, Jugurta Abbou, et Samir Ghezlaoui, membre de la chancellerie diplomatique du parti, présenteront une communication ayant pour thème : «Atouts et inconvénients des réseaux sociaux pour la communication politique».