L'Algérie et la Chine ont signé, hier à Pékin, en marge du 3e du Forum sur la coopération sino-africaine, un mémorandum d'entente sur l'adhésion de l'Algérie à l'initiative chinoise de la «Ceinture et la Route». Ce mémorandum, qui a été signé par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, et le président de la Commission nationale chinoise de développement et des réformes, He Lifeng, marque l'adhésion de l'Algérie à la nouvelle route de la soie, contribuant ainsi au renforcement de la coopération algéro-chinoise. Appelé en chinois «Yidai, Yilu» (One Belt, One Road), ce projet concerne plus de 60 pays avec une vocation géoéconomique, l'une terrestre, l'autre maritime. Selon des informations relayées par la presse internationale, l'initiative «la Ceinture et la Route» couvre près d'un quart du commerce mondial et va toucher 63% de la population mondiale. La Chine a investi plus de 50 milliards de dollars dans ce projet et construit 56 zones économiques. 220 milliards d'euros ont déjà été investis en 2016 et 2017 pour construire 2200 km de voies nouvelles dans l'Ouest, mais également au Kazakhstan, au Tibet et au Népal. La Chine finance également des lignes à grande vitesse en Europe centrale entre Belgrade et Budapest. Lors du forum de Beijing, la Chine a promis à l'Afrique une 60 milliards de dollars. Cette initiative est «un important moyen de consolider l'engagement régional, renforcer les liens commerciaux entre la Chine et d'autres pays et aborder les réseaux d'infrastructures qui doivent être renforcés dans de nombreux pays en développement», a soutenu Abebe Selassie, directeur du département africain du FMI, dans une déclaration rapportée par l'agence chinoise d'information. Dans un long discours prononcé à l'ouverture du forum Chine-Afrique, le président chinois, Xi Jinping, a annoncé les grands principes qui fondent cette coopération avec l'Afrique, les «cinq non» à savoir : «ne pas s'ingérer dans la recherche par les pays africains d'une voie de développement adaptée à leurs conditions nationales ; ne pas s'immiscer dans les affaires intérieures africaines ; ne pas imposer notre volonté à l'Afrique ; ne pas assortir nos aides à l'Afrique de condition politique quelconque et ne pas poursuivre des intérêts politiques égoïstes dans notre coopération en matière d'investissement et de financement avec l'Afrique». L'Algérie, qui a renforcé ces dernières années sa coopération avec Pékin avec un volume d'importation qui a atteint 10 milliards de dollars, jusqu'à faire grincer les dents de l'Union européenne, semble bien partie pour intégrer l'initiative chinoise. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a souligné d'ailleurs hier à Pékin que l'Algérie et la Chine «sont liées par des relations nouées pendant la lutte de libération nationale», en se félicitant dans le même temps des avancées considérables enregistrées par ces relations. Dans son intervention lors des travaux du troisième sommet du Forum de coopération Chine-Afrique, où il participe en sa qualité de représentant du président Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre a mis en avant un accord de partenariat stratégique global et un plan quinquennal de coopération. Selon lui, la densité des échanges commerciaux entre l'Algérie et la Chine, qui dépassent les 9 milliards de dollars par an, ainsi que de la participation des entreprises chinoises à la réalisation des vastes programmes algériens de développement, avec un montant supérieur à 10 milliards de dollars chaque année. Abordant l'initiative chinoise de la nouvelle route de la soie, le Premier ministre a affirmé que l'adhésion de l'Algérie à cette initiative apportera «une densité plus forte à la coopération et au partenariat stratégique global algéro-chinois, comme le laissent entrevoir déjà les projets communs majeurs du port Centre et du complexe de phosphates intégré».