Sous le slogan «Faire du vivre-ensemble en paix un acquis et un principe éducatif et citoyen», Nouria Benghebrit-Remaoun, ministre de l'Education nationale, donnera le coup d'envoi officiel de cette rentrée qui s'annonce assez compliquée. La première responsable du secteur, qui a annoncé le nombre de 27 351 établissements éducatifs pour accueillir ces élèves, n'a pas nié le phénomène de la surcharge qui promet d'être un problème accru cette année. Il est dû, selon elle, aux opérations de relogement et à l'augmentation des naissances durant les 10 dernières années. Pour y remédier, les classes préfabriquées, les classes mobiles et le système de la double vacation sont des solutions adoptées à travers le territoire national. Avec les grèves qui ont marqué l'année scolaire dernière, la ministre a appelé les différents syndicats à participer pleinement à la réussite de cette rentrée scolaire et les convie à une rencontre lundi prochain. Pour le secrétaire général du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire (Cnapest), Messaoud Boudiba, l'enjeu n'est celui du premier jour de la rentrée, mais celui de toute l'année. «Si l'année dernière était perturbée, cette année promet d'être pire pour plusieurs raisons. Avec la situation financière actuelle, le budget du secteur est appelé à diminuer, chose qui impactera directement sur le fonctionnement des établissements. Le manque de moyens matériels et pédagogiques sera encore plus important. Cela s'ajoute à l'immense problème du manque d'encadrement éducatif et administratif et au manque d'expérience des nouveaux enseignants fraîchement recrutés», explique notre interlocuteur, qui plaide toujours pour le report de la rentrée scolaire notamment à cause des risques liés à l'épidémie du choléra. Pour lui, le protocole d'hygiène cité par la ministre est loin d'être suffisant vu l'insalubrité qui caractérise les écoles. Un avis que partage pleinement Ali Benzina, président de l'Organisation nationale des parents d'élèves, qui considère que cette rentrée a été très mal programmée : «Débutant le dernier jour de la semaine, ce ne seront pas tous les enfants qui vont rentrer demain, notamment que plusieurs familles ne sont toujours pas rentrées de vacances. La rentrée réelle ne sera que ce dimanche. Le pire dans cette rentrée est la crainte des parents d'élèves quant à l'épidémie de choléra dont la source n'est toujours pas identifiée. Avec une épidémie pareille et des conditions d'hygiène qui laissent à désirer dans les établissements scolaires, dus au manque de personnel, les risques ne sont pas minimes. La rentrée devrait être reportée le temps que cette maladie soit cernée, voire éradiquée.» Notre interlocuteur considère que c'est une «rentrée à problèmes» qui se fait aujourd'hui. Signalons que pour veiller sur le bon déroulement de cette rentrée scolaire, le département de Mme Benghebrit a mis en place des cellules de suivi : une au niveau de l'administration centrale du ministère chargée d'intervenir en cas d'insuffisances, et deux autres au niveau de chacune des deux inspections générales du ministère afin d'exploiter les informations parvenues des inspecteurs sur le terrain, chacun dans sa circonscription respective.