À Guelma, dans quelques mois, l'administration devra rendre son bilan définitif ayant trait au plan quinquennal 2005-2009, notamment pour le programme de logements. Aujourd'hui, certains chantiers sont encore au stade du terrassement, et un nombre conséquent de logements, bien qu'achevés, restent non distribués. Ainsi, retard et incapacité des promoteurs immobiliers, inconscience et mauvaise gestion de l'administration sont les termes par lesquels le chef de l'exécutif a qualifié cette situation qu'il dira assumer également et ce, lors de sa derrière rencontre avec les opérateurs économiques du secteur du bâtiment. Un point de situation révélateur à plus d'un titre, puisque la cinquantaine de promoteurs immobiliers, les responsables des directions de la Dlep, OPGI, Agence foncière, Domaines, conservation foncière, bureaux d'études, etc., ont, nous dit-on, la tâche ardue pour achever plus de 9 300 logements, toutes formules confondues, et dont le plus gros quota se trouve au niveau du chef-lieu de wilaya, et ce d'ici la fin 2009. En effet, au titre du plan quinquennal 2005-2009, la wilaya de Guelma a bénéficié d'une enveloppe de 22 milliards de dinars pour l'habitat. En matière d'objectifs à réaliser, les derniers chiffres communiqués par l'administration donnent 5 455 unités pour les logements sociaux participatifs (LSP), 5 700 en sociaux locatifs et enfin 8 811 autres pour le logement rural, soit 19 966 logements au total. Quelque 10 000 unités, nous dit-on, sont achevées. Il en découle, ainsi, un taux d'avancement des travaux avoisinant les 60% à l'échelle de la wilaya. Quant aux raisons de l'enlisement, elles ont été clairement démontrées lors de cette rencontre par les promoteurs : le manque criard d'une main-d'œuvre qualifiée, la lenteur chronique des ventes sur plan (VSP) pour les acquéreurs du LSP, ainsi que les retards de payements pour certaines entreprises qui se retrouvent à court de liquidité pour poursuivre leurs travaux. Les problèmes liés au foncier se répercutent directement sur la délivrance du permis de construire et, bien sûr, le manque d'entreprises qui soumissionnent lors des avis d'appels d'offres, car préférant d'autres wilayas à Guelma. Ainsi, à titre informatif, des cas concrets ont été signalés au chef de l'exécutif, tel celui de Bendjerrah (daïra de Guelma) pour la réalisation de l'unique lot des 40 logements LSP de cette commune, en stand-by, pour empiétement parcellaire opposant l'école de police et le promoteur. A Boumahra Ahmed (daïra de Guelaâ Bou Sbaâ), la société nationale des chemins de fer algériens (SNCFA) dépose plainte pour empiétement sur sa voie ferrée bien qu'elle soit désaffectée. Du coup, l'entreprise est à l'arrêt. Un autre problème avait été soulevé avec acuité : il s'agit des chemins d'accès cahoteux au POS sud de la ville de Guelma, le plus imposant site d'habitations en construction, car il doit accueillir, nous fait-on savoir, quelque 5 000 logements confiés à la majorité des promoteurs de la wilaya. Le projet des routes en question aurait été attribué depuis 3 mois dans un cadre réglementaire pour rendre celles-ci praticables, mais visiblement quelques millimètres de pluies immobilisent ce mégachantier.