Hadj Mohamed Mimouni, qui accumule aujourd'hui deux mandats à la tête de l'Union des commerçants, en plus de son rôle d'investisseur potentiel, a capitalisé une longue expérience dans le cadre de l'entrepreneuriat quand il sait en plus écouter et participer aux solutions que ses pairs et parfois les pouvoirs publics le sollicitent. En tant que représentant des commerçants quelle appréciation faites-vous ? Le développement reste même fulgurant comme en témoignent de nombreux projets d'habitat, de routes, d'équipements et d'aménagements urbains. C'est sans conteste mais il y a en parallèle une sorte de marginalisation de la part de nos élus qui ne nous consultent même pas. Pas de contacts en dépit d'une volonté affichée de nos potentiels investisseurs de souscrire dans ce développement. On a l'impression qu'on est orphelins de nos élus. Mais que préconisez-vous plus concrètement pour infléchir la donne ? On préconise des rencontres périodiques pour faire le point et avancer des propositions à même d'atténuer ce fossé qui nous sépare alors que l'Etat injecte de l'argent pour permettre à notre région de sortir des ornières et de se mettre au diapason. Ne pensez-vous pas qu'en tant qu'Union des commerçants, votre souci reste cette montée irrésistible du marché informel ? Je ne vous apprends rien en vous disant que l'éradication, même timide, de ce marché nous l'avons applaudie. C'est insuffisant mais les conséquences, vous les devinez, restent toutes aussi dramatiques pour des centaines d'honnêtes commerçants. Ces derniers sont poussés à la rue et à la sédentarisation. N'avez-vous rien entrepris dans le cadre de l'UGCAA pour contenir au moins le phénomène ? Pour être honnête, je dirais que le marché informel est une affaire de salubrité publique qui reste du seul ressort des autorités civiles, sécuritaires, financières ou judiciaires. Il y a en contrepartie des centres commerciaux qui ouvrent leurs portes. Je considère cette situation comme le fruit d'une demande qui fait même générer, contrairement à ce que l'on pense, une plus-value. Pour l'UGCAA, je vous apprends qu'en dépit des déchirements en haut lieu, à Tiaret, Dieu merci, il n'y a aucune fracture. Bien plus, notre Union, à travers ses bonnes relations et sa conduite participe à la résolution de certains problèmes soulevés. Il y a eu la crise des boulangeries, celle induite par l'impraticabilité des routes qui nous a valu, après une action marquée, un plus dans la prise en charge. L'UGCAA participe-t-elle à des échanges avec la Chambre de commerce et d'industrie du Sersou ? Cette Chambre a vu ses activités réduites pour ne pas dire éteintes du fait de la convalescence de son président à qui nous souhaitons un prompt rétablissement. Beaucoup de commerçants, par contre, voudraient voir cette entité reprendre l'initiative. Je crois que les adhérents de cette Chambre vont se réunir ce mardi pour décider de son sort.