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Obama : de « Yes we can » à « Yes we do »
Publié dans El Watan le 25 - 01 - 2009

« People judge you on what you can build and not on what you destroy » (Les gens vous jugeront sur ce que vous avez construit et non sur ce que vous avez détruit)
(Barack Obama)
Toute la campagne de Barack Obama a été basée sur le slogan : « Change : yes we can » (le changement, oui, nous le pouvons). Ce slogan a, on le sait maintenant, porté ses fruits puisque Obama est aujourd'hui président des Etats-Unis. Il faut dire qu'il a été aussi aidé par la crise multiple actuelle qui frappe l'économie jusque-là la plus puissante du monde. La question que se posent de nombreux Américains et citoyens du reste du monde est : « Can he deliver ? » En d'autres termes, pourra-t-il joindre l'action à la parole et réaliser la promesse de changement qu'il a faite aux Américains et au monde dans son ensemble. Si on considère les priorités qu'il s'est fixées, les nominations qu'il a faites, notamment pour désamorcer la bombe moyen-orientale (le conflit Israël-Palestine) et la bombe proche-orientale (Afghanistan, Pakistan, Iran), et certaines autres décisions prises immédiatement après son investiture, on a des raisons de croire que le « Yes we can » peut se transformer en « Yes we'll do ». Nous allons donc examiner tour à tour les nouvelles priorités du nouveau Président, les nominations récentes aux postes clés de son gouvernement, et certaines autres décisions stratégiques qu'il a prises juste après son investiture.
Les nouvelles priorités Les 3 D : Doplomatie, Développement, Défense
Pendant toute sa campagne électorale et après son investiture, Obama a souligné que son gouvernement va mettre la diplomatie avant la force, contrairement à son prédécesseur qui a privilégié la force. Selon ses propres mots, « We will reinvigorate diplomacy » (nous allons redynamiser la diplomatie). Et pour montrer que son équipe est sur la même longueur d'onde que lui, le vice-Président Joe Biden a déclaré lors des cérémonies d'investiture en disant que « Defense is necessary, but not sufficient » (la défense est nécessaire mais elle n'est pas suffisante). Nous verrons plus loin que pour mettre en application cette primauté de la diplomatie sur la force, Obama a nommé aux postes clés des personnalités ayant une grande expérience dans les affaires internationales. La deuxième priorité de Obama est le développement économique et social. Cette seconde priorité a elle-même deux facettes : la relance de l'économie américaine et celle de l'économie mondiale. Concernant l'économie américaine, le nouveau président a fait un constat amer qu'il a résumé en trois points :
1) - « Our workers are no longer productive » (notre force de travail n'est plus productive),
2)- « Our minds are no longer inventive » (nos esprits ne sont plus inventifs), et
3)- « Our products and services are no longer demanded » (nos produits et services ne sont plus demandés). Pour redynamiser l'économie américaine, Obama a proposé un plan de relance audacieux qui a pour objectif de créer quelque 4 millions d'emplois d'ici la fin 2009. Il a aussi proposé un package financier de 825 milliards de dollars pour assainir le secteur financier en pleine crise et remettre en marche la machine productive, notamment l'industrie automobile, qui connaît un grand problème de demande. Au plan international, Obama doit aussi maintenir la tradition de son pays de participer de façon continue et importante à l'effort de relance de l'économie mondiale, notamment des économies en développement. Parce qu'il vient d'un pays africain (le Kenya) et du continent le plus pauvre de la planète, les Africains d'abord, les Asiatiques et les Américano-latins enuite attendent beaucoup du nouveau Président. Va-t-il s'occuper à la fois de l'économie américaine et de l'économie mondiale ? Se focalisera-t-il d'abord sur la première et sur la deuxième seulement plus tard ? Nous le saurons dans les prochaines semaines ou mois. Ce qui est presque sûr, c'est qu'il ne se focalisera pas tout de suite sur son continent d'origine car il sera taxé de chauvinisme. Obama insiste beaucoup sur la participation des Etats-Unis à une stabilité économique du monde en développement. Il dira d'ailleurs lui-même : « We cannot afford indifférence vis-à-vis the rest of the world » (les Etats-Unis ne peuvent pas se permettre d'être indifférents au reste du monde). La troisième priorité de Barack Obama est la Défense. Il a précisé que donner la primauté à la diplomatie ne signifie nullement mettre la Défense en veilleuse. Au contraire, il insistera que la sécurité des Etats-Unis est une des priorités les plus importantes sinon la plus importante. Il veut dire seulement qu'avant tout recours à la force, il fera d'abord appel à la diplomatie. Le changement dans le domaine de la Défense est surtout un déplacement des cibles. Au lieu de l'Irak et de l'Iran (les anciennes cibles de George Bush), les nouvelles cibles seront l'Afghanistan et le Pakistan. Ces derniers pays sont en effet, selon Obama, ceux avec lesquels une coopération et des alliances doivent être contractées pour éradiquer le terrorisme. Cette nouvelle cible est tellement mise en avant que, comme nous le verrons plus loin, un émissaire spécial a été nommé pour s'occuper de la zone Afghanistan- Pakistan.
Les nouvelles nominations aux postes stratégiques
Il faut souligner que Obama n'a pas attendu son investiture pour donner une idée de ses priorités. En nommant, en pleine campagne électorale, Joe Biden au poste de vice-président, il a voulu montrer que les affaires internationales sont une de ses priorités les plus stratégiques. Le choix de Biden n'est, en effet, pas un choix aléatoire. Le vice-président Biden est un des plus anciens sénateurs et un des plus grands connaisseurs des dossiers internationaux dont il a eu la charge en tant que président de la Commission des Affaires étrangères au Sénat pendant plusieurs années. Le second choix fait par Obama, qui n'est pas non plus un choix hasardeux, est celui de Hillary Clinton, son ancienne rivale, comme Secrétaire aux Affaires étrangères. En effet, même si Hillary Clinton n'est pas une spécialiste reconnue des affaires internationales, elle a eu, pendant le gouvernement de son mari, à suivre certains des dossiers internationaux les plus brûlants. En tant que « First Lady », Hillary Clinton a bénéficié du capital sympathie national et international qu'avait son mari à l'époque. Outre ces deux choix, Obama a aussi nommé, deux jours seulement après son investiture, et lors de la visite qu'il a faite au Secrétariat d'Etat aux Affaires étrangères, deux autres personnalités de renom, George Mitchell et Richard Holbrooke. Le premier a été chargé de résoudre la crise au Moyen-Orient, (le conflit israélo-palestinien). Il faut rappeler que Mitchell avait déjà occupé ce poste dans le gouvernement de Clinton, mais qu'il est surtout accrédité d'avoir résolu le problème de l'Irlande du Nord. Il faut rappeler aussi que ce diplomate de 75 ans est né d'une famille chrétienne libanaise et donc qu'il a une sensibilité moyenne-orientale particulière. Lors de son intervention immédiatement après sa nomination, Mitchell a rappelé la situation brûlante et urgente qui prévaut au Moyen-Orient et les objectifs qu'il est chargé de réaliser. Concernant la situation dans cette région du monde, Mitchell a dit dans son allocution au Secrétariat d'Etat : « The situation is volatile and complex » (la situation est volatile et complexe), que « Peace in the Middle-East is in our interest » (la paix au Moyen-Orient est dans l'intérêt des Etats-Unis) et que « Conflicts are created by human beings and must be resolved by human beings » (les conflits sont créés par les êtres humains et doivent être résolus par les êtres humains). Concernant les objectifs, Mitchell a rappelé qu'il s'agit de mettre en place « Two states leaving in peace together » (créer deux Etats vivant ensemble). La deuxième personnalité-clé de la politique internationale nommée par Obama est Richard Holbrooke. Ce dernier, un diplomate chevronné, s'est vu confier le dossier du Proche-Orient (Afghanistan et Pakistant). Ces deux pays sont, en effet, selon Obama, ceux avec lesquels les Etats-Unis doivent désormais coopérer et contracter des alliances pour éradiquer le problème du terrorisme qui menace non seulement les Etats-Unis mais le monde dans son ensemble. Obama considère, en effet, que ces deux pays sont le berceau du terrorisme international et qu'il faut re-diriger l'intelligence et les ressources vers cette région.
Les autres décisions stratégiques d'Obama : Guantanamo et la torture
Un jour seulement après son investiture, Obama a pris deux décisions qui auront un impact positif non seulement aux Etats-Unis mais aussi dans le reste du monde. La première est le décret autorisant la fermeture de la prison de Guantanamo où sont emprisonnées les personnes accusées d'actes terroristes, ceux que l'ex-président Bush appelait les « enemy combattants ». Cette prison est connue surtout pour la torture pratiquée sur le prisonniers, notamment les Irakiens, au point qu'elle a été appelée la prison de la honte. Une question reste cependant à résoudre par Obama et son ministre de la Justice : « quel est le sort qui sera réservé aux quelque 800 prisonniers incarcérés dans cette prison ? ». La seconde décision prise par Obama, qui est liée à la précédente, est un décret abolissant la torture aussi bien aux Etats-Unis qu'en dehors des Etats-Unis. Immédiatement après son investiture, Obama dira de façon non équivoque : « The United States will not torture » (Les Etats-Unis ne tortureront pas). Ces deux décisions indiquent donc bien la volonté d'Obama de mettre fin à la politique « cow-boy » du Texan George Bush. Ces décisions auront sans aucun doute un impact sur le reste du monde qui considère, surtout depuis l'ère Bush, les Etats-Unis comme un pays qui donne des leçons de bonne conduite aux autres mais ne les applique pas lui-même. C'est le cas notamment dans le domaine de l'environnement où les Etats-Unis exigent du reste du monde qu'il ne pollue pas et qu'il adopte des politiques anti-pollution alors qu'ils sont les plus grands pollueurs de la planète. C'est pour cette raison d'ailleurs qu'ils n'ont pas signé l'accord de Kyoto, se plaçant ainsi systématiquement dans le camp des « hors-la-loi-international ».
Conclusion
Obama va-t-il mettre en œuvre les promesses qu'il a faites lors de sa campagne électorale au peuple américain et au monde ? Va-t-il réaliser son rêve de « Remaking America » (de faire renaître l'Amérique) ? Va-t-il appliquer les nouveaux principes qu'il a annoncés comme devant désormais guider la politique des Etats-Unis, à savoir : (1) « Honesty and Hard Work » (Honnêteté et Travail dur), (2) « Loyalty and Patriotism » (Loyauté et Patriotisme), (3) « Intrusion versus Exclusion » (Intrusion au lieu d'exclusion), et (4) « Love versus Hatred » (Amour plutôt que Haine) ? Si on en juge par les nouvelles priorités qu'il a établies, les nominations qu'il a faites, notamment pour les questions du Moyen-Orient et du Proche-Orient, on peut oser espérer. D'ailleurs, un des mots qui est cher à Obama est celui de « Hope » (Espoir). Sur ce plan, on peut dire, sans risque de se tromper, qu'il a redonné espoir non seulement aux Américains (comme en témoignent les quelque 2 millions d'Américains qui ont assisté à son investiture) mais aussi au reste du monde. Est-ce que cet espoir va se concrétiser sur le terrain ? Seul l'avenir nous le dira.


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