Lorsqu'ils ne sont pas utilisés comme chair à canon, les enfants-soldats sont démineurs, espions, porteurs, esclaves sexuels, gardiens des exploitations de pétrole ou de diamants, finançant les rébellions d'Afrique. Selon les estimations de l'Onu, le monde compte près de 300 000 enfants-soldats de moins de 18 ans, utilisés dans plus de 30 conflits à travers le globe, des guerres civiles marquées par la prolifération d'armes bon marché et de maniement très simple. Au cours des années 1990, la Colombie ainsi que l'Afghanistan sont restés présents sur la liste des pays comptant sur leur sol des enfants combattants, mais l'Afrique est devenue le vivier principal comme l'Ouganda, le Soudan, le Liberia, l'Angola, le Congo (ex-Zaïre) et Sierra Leone notamment. Les enjeux des combats étaient divers : les enfants prenaient les armes pour des diamants, pour la drogue ou pour défendre l'honneur d'une armée corrompue. Les groupes et les forces armées utilisent des enfants pour leur docilité ainsi que pour faire face à un manque d'effectifs. Il est souvent plus facile de convaincre ou d'obliger un enfant à commettre certains actes et de le « fidéliser » à la cause défendue. Pour une communauté, il est particulièrement effrayant de voir ses propres enfants se retourner contre elle. C'est pour cela qu'il n'est pas rare de voir les enfants forcés à commettre des atrocités contre leurs voisins ou même leur famille, rompant ainsi tout lien entre les enfants et leur communauté d'origine et renforçant le lien de dépendance avec le groupe armé. En août 1999, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1260 qui condamnait l'utilisation des enfants dans les guerres et appelait les gouvernements à « poursuivre » les « recruteurs » et les « chefs » des enfants en question. En mai 2000, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté un protocole additionnel à la Convention sur les droits de l'enfant, appelant les gouvernements à empêcher la participation aux conflits armés de tout soldat de moins de 18 ans, à interdire leur enrôlement obligatoire et à limiter et protéger l'engagement volontaire. A ce jour, selon l'ONU, 79 pays ont signé le traité et seuls 6 l'ont ratifié.