Le nouvel émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, s'est rendu hier dans la région du Proche-Orient puis en Europe pour la première fois depuis son intronisation à ce poste, au moment où le président américain, Barack Obama, assure qu'il engagerait « sans attendre » des efforts pour faire la paix entre Palestiniens et Israéliens. Au cours de sa mission prévue jusqu'au 3 février, M. Mitchell sera accompagné des responsables du département d'Etat et de conseillers de la Maison-Blanche et du Pentagone, a indiqué un porte-parole du département d'Etat, Robert Wood. Pour le président américain, la mission de M. Mitchell « c'est de s'engager de manière vigoureuse et constante pour obtenir de véritables progrès » dans la région. Il a également indiqué que l'émissaire américain était investi de tous les pouvoirs nécessaires pour engager des discussions et réaliser des progrès dans le dossier du Proche-Orient. « Quand il parlera, il parlera en notre nom, le mien et celui de la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton », a souligné le président américain. L'ancien sénateur de 75 ans entamera son périple de 8 jours par une visite au Caire, où les autorités égyptiennes lui expliqueront « les termes de l'initiative égyptienne et les contacts égyptiens visant à entamer l'examen des démarches d'urgence pour la relance du processus de paix entre Palestiniens et Israéliens », a indiqué une source officielle égyptienne. L'Egypte prépare actuellement un plan sur les moyens de consolider le cessez-le-feu entre Palestiniens et Israéliens dans la bande de Ghaza, qui déterminera la durée de la trêve proposée à une année, systématiquement renouvelable sauf violations graves. Les deux parties doivent, selon ce plan, s'engager sur le nouvel accord de trêve (arrêt de toute forme d'agression militaire israélienne contre le peuple palestinien et l'arrêt des tirs de roquettes à partir de Ghaza). Selon des sources américaines bien informées, « la visite de Mitchell, avant même la formation de son groupe de travail, reflète la volonté du président Obama et de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton de renforcer le cessez-le-feu à Ghaza et de débattre des moyens de la relance du processus de paix ». Après l'Egypte, l'émissaire américain s'envolera pour Israël, où il rencontrera, aujourd'hui, le ministre de la Défense, Ehud Barak. A Ramallah, en Cisjordanie occupée, l'ex-sénateur doit rencontrer, demain jeudi, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. En 2000, au début de la deuxième Intifadha, M. Mitchell avait été chargé de présider la commission internationale sur le Proche-Orient portant son nom, pour trouver des moyens de faire cesser la violence. Dans son rapport remis en 2001, il avait appelé à prendre des mesures immédiates pour faire cesser sans condition les violences, mais ses propositions étaient restées lettre morte. Une visite samedi en Turquie est également évoquée, mais n'a pu être confirmée en raison de divergences d'emplois du temps, selon la Maison-Blanche. Puis l'émissaire américain s'envolera le même jour à Amman pour des rencontres avec les dirigeants jordaniens, avant de se rendre dimanche à Ryadh, où des entretiens avec des responsables saoudiens l'attendent.