En guise de réaction pour ces hausses inattendues, nombre d'automobilistes se sont rabattus sur les parkings anarchiques. Les tarifs de stationnement dans les parkings gérés par l'EGCTU (Etablissement de gestion de la circulation et du transport urbain) ont été, depuis début octobre, augmentés d'environ 40%. De 70 Da la première heure, le tarif passe à 100 Da, majoré de 50 Da pour chaque heure passée dans le parking. Le tarif de l'abonnement mensuel est passé, quant à lui, du simple au double. De 4500 Da le mois, les abonnés doivent désormais s'acquitter de 7140 Da. Ces augmentations, qui ont pris effet à partir du 1er octobre, ont été une surprise pour les automobilistes. En guise de réaction pour ces hausses inattendues, nombre d'automobilistes se sont rabattus sur les parkings anarchiques. «Au moins, dans un parking anarchique les tarifs sont abordables. Ils ne dépassent jamais 100 DA la journée», confie un automobiliste. Et d'expliquer : «Je travaille à Alger-Centre. Je suis donc obligé de garer ma voiture pour au moins huit heures. Ce qui me revient à 400 DA la journée. ça me fait 8000 DA par mois. Etant un salarié, je ne peux me permettre de consacrer un quart de mon salaire au stationnement. Les tarifs sont plus qu'exagérés, ils doivent êtres revus à la baisse.» En effet, non seulement ces nouveaux tarifs sont excessifs, mais ils ne sont pas étudiés. Les suites de cette situation sont d'ores et déjà perceptibles. Que ce soit au parking du Port, à Tafourah ou Ali Mellah, les paliers de ces parkings à étages se vident à vue d'œil. Nombre d'abonnés n'ont pas renouvelé leur abonnement et les automobilistes qui ont l'habitude de stationner leur voiture pour une journée se sont rabattus, dans leur majorité, sur les aires de stationnement gérées par des privés, ou simplement celles des parkingueurs anarchiques. A proximité des halls, dans la commune de Belouizdad, toutes les aires de stationnement gérées par des coopératives de jeunes ont été prises d'assaut par les automobilistes qui travaillent dans les entreprises et administrations avoisinantes. «J'ai l'habitude de garer ma voiture au parking du Port. Avec ces augmentations qui n'ont pas été annoncées, il est pour moi impossible de m'acquitter des droits de stationnement qui sont exorbitants. Le parking des Halls nous proposent des tarifs beaucoup plus bas et les véhicules sont réellement gardés, car en cas de vol ou de dégradation sur les voitures, les gestionnaires du parking engagent leur responsabilité, ce qui n'est pas le cas dans les parkings gérés par l'EGCTU», affirme un automobiliste. Outre les parkings réglementés, cette situation profite également pour les gardiens de parkings anarchiques. «Ces augmentations bénéficient aux gardiens qui squattent l'espace public et qui exercent en dehors du circuit légal. C'est une situation qui devrait faire réagir les autorités compétentes, car ces mêmes autorités ont longtemps lutté contre ces gardiens de parkings anarchiques», assure-t-il. Nous avons tenté deux jours de suite d'avoir des explications sur ces augmentations auprès du directeur de l'EGCTU, en vain. Nos appels téléphoniques sont restés sans suite.