Les expériences de plusieurs pays, comme l'Espagne, le Liban et surtout la Tunisie et le Maroc, ont été passées en revue. Une charte sera établie pour préserver les richesses historiques et culturelles du Vieux-Rocher. Les trois jours durant lesquels tout un panel de spécialistes, de la ville et de l'urbanisme s'est penché sur les deux rives du Rhummel, promettaient d'aboutir au consensus tant voulu par le wali de Constantine, qui a garanti aux habitants de la ville des Ponts « une grande surprise » à la fin des ateliers animés lors du workshop international organisé du 26 au 28 janvier. De grande surprise il n' y en a eu point, puisque tout ce beau monde s'est quitté mercredi en fin d'après- midi, juste convaincu que « Constantine est unique ». Cette conclusion fait suite aux sorties des experts sur le terrain, notamment la nouvelle ville Ali Mendjeli, sa ville universitaire et surtout le site de Bardo à partir duquel devrait démarrer la modernisation de Constantine, à l'ombre des projets du tramway, du grand pont ainsi que des autres téléphériques, devant s'ajouter à celui en place. Au cabinet du wali, ce sont les conclusions relatives au travail d'atelier qui ont été fournies avec des perspectives sociales nouvelles, économiques, architecturales et urbaines, préconisant l'harmonie avec le tissu existant déjà, et surtout préservant des sites uniques mais méconnus, comme le Pont du Diable, par exemple. Les expériences de plusieurs pays, comme l'Espagne, le Liban et surtout la Tunisie et le Maroc ont servi de références pour Constantine et ses particularités. C'est pourquoi un traitement spécial sera réservé au site de Bardo en particulier, et à la ville en général. C'est du moins ce que recommandait un rapport des membres du workshop, promettant d'établir une charte dans laquelle seront préservés tous les atouts de la ville, constructions anciennes ou historiques, en plus des chants, contes et art culinaire de la ville du Vieux Rocher. La modernisation de la ville ne sera pas en reste puisque c'est la pierre nodale de la réunion des spécialistes sous le patronage du wali. Badia Belabed Sahraoui, consultante auprès de ce dernier insistera pour sa part sur « la nécessité de repenser le centre-ville tout en pensant à intégrer le Rhummel à la vie de tous les jours ; c'est pourquoi il faut lui redonner vie à travers ses deux rives à l'aide d'un développement vers le sud-est ». L'architecte Mérouani, qui a travaillé dans tous les ateliers durant ces trois jours, n'a pas manqué elle aussi de relever l'unicité de Constantine. « C'est pourquoi, dira-t-elle, il faut tirer les enseignements de ces travaux et surtout ne pas les appliquer tels quels, comme dans le cas de Constantine, qui reste une ville jouissant d'une position géo-stratégique, ayant cette particularité de réunir deux oueds, Boumerzoug et le Rhummel pour n'en faire qu'un seul après leur jonction, et d'avoir un balcon, le rocher, qui longe ce même Rhummel tout au long duquel s'articulera la Constantine moderne ». Donc, des projections très futuristes pour une ville qui étouffe d'avoir longtemps tourné le dos à la modernité. Ce qui fera dire à un spécialiste français : « Une Constantine moderne et futuriste n'est pas qu'une vision de l'esprit car elle le sera dans moins de vingt ans ». Un optimisme que devrait partager le wali de la ville des Ponts à condition de… raccourcir un peu le délai.