Recommandations n Un certain nombre de propositions appelant à une meilleure prise en charge du patrimoine bâti ancestral a été formulé, jeudi à Tipasa. C'est au terme des travaux du colloque international sur le devenir des centres historiques médiévaux entre muséification et marchandisage. La cinquantaine de participants qui a échangé, trois jours durant, les expériences menées dans différents pays de la rive méditerranéenne (Algérie, Maroc, Tunisie, Syrie, Egypte, Abou Dhabi, Portugal, France et Italie), ont été unanimes à signaler que les expériences menées, ici et là, sur les centres historiques «n'ont pas toujours été concluantes» d'où «l'urgence d'une meilleure prise en charge du patrimoine bâti qu'il soit classé ou non et de l'intégrer dans la vie de la cité». Les politiques de défense patrimoniale menées jusque-là, «ont montré leurs faiblesses car elles n'ont pas intégré l'élément humain dans la stratégie de protection et de mise en valeur de ce bâti ancien tout en prenant en considération l'environnement à savoir la ville et sa périphérie», ont souligné les participants qui appellent à définir un territoire plus large autour de la ville historique pour ne pas la «muséifier». La révision des PDAU qui doivent intégrer le périmètre de protection accompagné d'une série de recommandations «est plus que nécessaire afin que la zone concernée par le classement soit l'affaire de tous et en particulier de la population locale qui vit sur ces sites du patrimoine historique qui doivent être considérés comme un lieu de pratique sociale et non plus comme un musée à protéger et à conserver en tant que tel», diront les spécialistes. Les conférenciers n'ont pas manqué de soulever, en outre, la problématique du marchandisage de ces centres historiques dont les expériences, à travers le monde, «n'ont pas toujours été bénéfiques», comme le soulignera une spécialiste égyptienne en prenant pour exemple le centre historique du Caire qui connaît, selon elle, un problème d'exploitation massive à des fins touristiques et par conséquent économiques. Dans ce contexte, les participants à cette rencontre se sont interrogés sur l'alternative à adopter «pour en finir avec les cités ghettoisées» et coupées de leur environnement social, économique et culturel immédiat et pour ne pas tomber dans la facilité en ne considérant que le côté de valeur ajoutée argumentée par des considérations économiques. La réponse, selon les spécialistes, est dans la mise en place d'une politique globale de développement durable qui intègre tous les secteurs et surtout la collaboration de la société civile à travers le mouvement associatif local tout en travaillant avec d'autres projets menés à l'échelle internationale tels les itinéraires culturels entre autres.