Allaoua Bouchoucha, président de la section karaté de Amel Baladiat Rouached, a affirmé que « justement c'est la défection du nerf de la guerre qui est à l'origine du déclin, voire de la disparition de quelques disciplines pour ne citer que le tennis de table, le cross et les boules ». Cette discipline, qui a survécu (au forceps), s'investit à fond, en dépit des embûches, dans la formation et l'encadrement de jeunes athlètes (garçons et filles) dans les catégories benjamines, minimes, cadettes, juniors et seniors. Concernant ces deux derniers niveaux, « c'est l'hécatombe, car les karatékas boudent souvent l'ABR parce que, une fois arrivés à ce palier, ils préfèrent s'installer ailleurs, là où ils ont des chances de dégoter un emploi, sachant que Rouached est une commune pauvre et déshéritée », a renchéri A. Bouchoucha. C'est le même état d'esprit qui caractérise les athlètes juniors et seniors du sexe opposé. Celles-ci pour raison d'études supérieures, ou tout simplement à cause du conservatisme rigoureux prévalant dans la région, désertent souvent la discipline. En tout état de cause, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, l'ABR est fin prête pour participer (toutes catégories confondues) aux compétitions de wilaya, régionales et nationales. Pour une première participation officielle qui remonte à 2006, le groupe excellemment pris en main par un spécialiste de la trempe de Kihal Hacène, ex-international pendant une douzaine d'années, a, depuis, donné entière satisfaction et enfanté de très bons karatékas. Cinquième place par équipe dans la catégorie cadette à Guelma en 2007, médaille de bronze arrachée lors du championnat 2007 par Ali Ouchen (- de 30 kg), Fouad Zakaria, champion d'Algérie et champion arabe en Libye dans la catégorie cadette en 2008 et médaille de bronze obtenue par le cadet Yaâkoub Bouchoucha en championnat durant la même année, sont autant de consécrations et trophées témoignant de la bonne santé du karaté dans cette région. Des performances qui méritent d'être encouragées pour permettre aux jeunes athlètes de s'épanouir et progresser. Si mesures de stimulation et de réhabilitation de la pratique du karaté dans cette localité il y a, elles doivent focaliser en premier lieu sur la remise en l'état des lieux, défectueux, qui font office de salle d'entraînement, pâtissant du manque de moyens matériels les plus élémentaires tels que les sacs, les tapis, etc. Pour mieux illustrer son propos, notre interlocuteur dira en guise de conclusion : « Les athlètes de l'ABR s'entraînent depuis quelques temps à la lumière des bougies en raison de factures impayées de la Sonelgaz d'un montant total de 140 000 DA, que nous n'avons pu honorer ».