La situation est devenue alarmante, surtout que ce commerce se fait en plein jour et même sur la voie publique. Désormais, le trafic de psychotropes se banalise dans les moindres recoins du quartier de Belouizdad. Et ce ne sont pas les dealers qui s'adonnent à ce commerce qui nous contrediraient. La réalité quotidienne est devenue trop frappante pour passer inaperçue. Il y a quelques jours, nous avons révélé une activité menée à grande échelle au square Guessoum Ramdane, connu chez les riverains du quartier de Belouizdad (ex-Saint Jean), sous le nom de jardin Gambetta. Un fait dénoncé à maintes reprises par les habitants du quartier, qui n'osent plus fréquenter ce lieu en famille, en raison des choses qualifiées d'«abominables» qui se passent à l'intérieur. Vente et consommation de drogue et de boissons alcoolisées et mauvaise fréquentation, enfin tous les ingrédients d'une vague de délinquance qui a pris ce lieu pour quartier général. Pourtant, la wilaya a dépensé une somme importante pour la réhabilitation de ce jardin, jadis à forte valeur symbolique pour les «anciens» habitants de Saint-Jean pour en faire un lieu de détente. Mais ce sera peine perdue. Le lendemain de la parution de notre article dans El Watan, une descente a été opérée par les services de sécurité, qui ont quand même réussi une «bonne prise» de jeunes délinquants, dont des filles mineures. Ce ne sera que pour une courte durée. Comme dans un feuilleton à rebondissements, les choses reprendront comme si de rien n'était. Les trafiquants qui ont, semble-t-il, appris la leçon, ont décidé de recourir à d'autres stratagèmes pour échapper aux éventuelles descentes de la police. Pour autant, le square Guessoum n'est plus un lieu sûr. Le plus étrange est que malgré une présence policière aux alentours de ce quartier de la ville, des jeunes ont réussi à étendre leur activité préférée en dehors même du square Guessoum pour s'installer sur la place Idir Youcef. Cette dernière est plus connue pour avoir été aménagée après la démolition au début des années 2000 du célèbre bâtiment dit «Cadeau», qui menaçait de s'effondrer. Des habitants qui ont pris contact avec El Watan déplorent une situation devenue insupportable. «C'est incroyable ce qui se passe dans ce quartier, où on n'arrive plus à prendre l'air devant nos maisons à cause de ces voyous qui s'adonnent au trafic de psychotropes en plein jour à quelques pas du boulevard principal et non loin d'un commissariat de police, avec toutes les insanités qu'ils prononcent devant les passants et les risques d'agressions, mais vraiment que fait la police à Constantine», s'est écrié un habitant du quartier.