Agé à peine de 18 ans, ce lycéen, à la plume assez élégante, vient de signer aux éditions Casbah son tout premier roman intitulé A 19 heures mon amour. Bien que timide, cet auteur, qui émerge de la scène littéraire algérienne, tente de se livrer gentiment à vous lecteurs. Qui est Abdelmoaiz Farhi ? Je suis un adolescent ordinaire, originaire de Annaba. J'ai mes passions et mes loisirs. J'aime la littérature, le sport et la technologie. Cette année est décisive pour moi, car je passe mon baccalauréat. Sinon, je lis beaucoup et je joue au tennis. Quand avez-vous commencé à écrire ? Tout d'abord, je dirais que j'ai été attiré par la lecture depuis mon plus jeune âge. Aussi, c'est sous les conseils et les recommandations de ma tendre grand-mère maternelle, qui m'avait dit un jour qu'écrire me rendrait gai et bien à la fois. Dans un premier temps, j'ai commencé à publier mes textes sur les réseaux sociaux, à l'âge de 13 ans. J'écrivais un des poésies et des textes. Mais je dois reconnaître que ce n'est que l'année dernière que je me suis dit au fond de moi-même, pourquoi ne pas écrire carrément un roman. C'est ce que j'ai fait par la suite. L'amour à l'état pur traverse votre roman : d'où le titre de votre A 19 heures mon amour… Le choix de ce titre est venu spontanément. J'étais en train d'écrire, lorsque le personnage Adam a pris la parole pour dire : «A 19 heures mon amour.» Je me suis dit que cela collait. Je demeure convaincu que je n'ai pas choisi ce thème de l'amour, mais c'est plutôt l'amour qui m'a choisi. Il y a eu beaucoup de sujets bien évidemment, mais je crois qu'à la période où j'ai entamé l'écriture de mon roman, ce thème de l'amour me préoccupait. Nous retrouvons un nouveau style d'écriture sous forme de SMS, destinés avant tout aux adolescents… Je n'ai pas inventé le langage SMS. Je me suis inspiré du romancier français Marc Levy. Il faut dire, également, que je m'inspire beaucoup de la littérature française, surtout contemporaine, tels que Marc Levy ou encore Maxime Chattam. Sinon, quels sont les écrivains et romanciers algériens que vous appréciez ? D'emblée, je dirais que j'ai des préférences pour Yasmina Khadra, Kateb Yacine ou encore Mouloud Feraoun. Vous emportez le potentiel lecteur dans une histoire d'amour entre adolescents assez compliquée et où la part de la fiction occupe une place de choix… Il ne s'agit pas d'une histoire véridique, mais il y a des détails réels, comme les lieux. Je ne me suis pas cassé la tête pour créer un véritable personnage. Je me suis inspiré de mes proches et de mes amis. La narration tourne autour d'une histoire d'amour entre deux lycéens. Ils suivent un parcours scolaire brillant, jusqu'à décrocher le bac. Une fois le bac en poche, ils décident de poursuivre des études de médecine, mais hélas leurs parents ont d'autres projets pour eux. Ils décident dès lors de fuguer en Tunisie pour se marier et vivre leur noble amour. Par ailleurs, je pense que ce qui est primordial et important chez un auteur, c'est d'écrire avec honnêteté. Ce genre d'histoire d'amour existe. Je n'ai rien inventé. Votre roman 19 heures mon amour n'est-il pas révélateur d'une certaine morale ? En fait, mon livre s'adresse, entre autres, aux personnes âgées pour leur rappeler que même les adolescents ont quelque chose à dire. Parfois nous les jeunes, nous ne sommes pas respectés par les vieux. Ils n'arrêtent pas de nous faire des reproches en nous disant que leur époque était meilleure que la nôtre. Je n'ai pas écrit ce livre, spécialement non plus, pour les jeunes. Je dis simplement en filigrane que les adolescents ont besoin d'être écoutés. Et que la jeunesse algérienne n'est pas pourrie. Il y a encore de l'espoir dans cette jeunesse prometteuse. Y aura-t-il une suite à votre roman puisque la conclusion reste ouverte ? Pour l'instant, je n'ai pas encore décidé. J'attends le retour de mes lecteurs. Il faut savoir que j'ai mis quatre mois pour écrire ce roman à raison de sept heures par jour. Les éditions Casbah m'ont beaucoup aidé. Je ne pensais que pas cette prestigieuse maison d'édition allait accepter mon manuscrit. Ce roman été facile à écrire, mais compliqué à faire publier, car avant de voir la maison d'édition Casbah, les autres maisons consultées n'ont pas été claires avec moi. Sinon, il faut savoir que j'ai des textes dans mes tiroirs, mais priorité maintenant à mon examen de fin d'année, mon baccalauréat.