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10es Rencontres Euro-maghrébines des écrivains : A la recherche des souvenirs heureux ou malheureux
Publié dans El Watan le 05 - 11 - 2018

En marge du 23e Salon international du livre d'Alger (SILA), la délégation de l'Union européenne à Alger a organisé, samedi dernier, au niveau de la salle El Djazaïr de la Safex, les 10es rencontres euro-maghrébines.
Placées sous le thème «Souvenirs, souvenirs, aux sources de l'inspiration», sept auteurs maghrébins et européens ont exploré les différents aspects de cette thématique, sous l'œil avisé de l'excellent modérateur et journaliste Ferhani Améziane. C'est sous la thématique «Souvenirs, souvenirs, aux sources de l'inspiration» que sept écrivains et romanciers maghrébins et européens se sont succédé pour donner leur approche sur les différents aspects de ce thème.
Comme l'ont si bien expliqué les organisateurs, il ne s'agira pas d'une incursion théorique, mais de découvrir, à partir des pratiques d'écriture, comment chaque auteur utilise ses souvenirs. C'est à partir de ce constat que les intervenants ont donné leur appréciation sur le souvenir dans leurs écritures.
L'auteure de Aimer Maria, la romancière Nassira Belloula, estime que le processus du souvenir se fait naturellement, cependant il y a une différence dans la manière d'utiliser ce souvenir. «Si on écrit, dit-elle, une autobiographie, automatiquement on prend les souvenirs tels qu'ils se sont déroulés chronologiquement, mais quand on écrit sur une fiction, des fois, pour ma part, j'utilise un souvenir, mais inconsciemment, je le remodèle pour qu'il soit adapté à ce que je veux dire.»
Pour le poète, narrateur et éditeur espagnol, Perdro Enriquez Martinez, les souvenirs du passé sont des vécus qui se matérialisent. Les souvenirs se déclinent sous forme de rêve et le rêve se transforme en réalité. Les souvenirs personnels vont changer notre propre vécu. Le poète et l'écrivain se doivent d'avoir une stratégie précise d'écriture. «L'inspiration existe dans une œuvre, mais la sueur constitue 90% de l'œuvre du poète. Le souvenir et tout ce qui tourne autour se nourrissent de notre expérience et de notre vécu et la nostalgie est un sentiment qui vient s'ajouter à cela. La nostalgie pour moi est la mémoire du souvenir oublié.
L'observation est l'aliment qui va nourrir notre production», argue-t-il. De son côté, l'écrivain et linguiste tunisien, Chokri Makhout, — qui, rappelons-le, a publié un livre, L'Italien, sur les tumultes politiques entre les islamistes, les gauchistes et les forces ayant amené Zine El Abidine Ben Ali au pouvoir — précise d'emblée que le souvenir n'est pas synonyme de nostalgie, mais de création littéraire.
Pour l'écrivain, tous les personnages réels qui gravitent autour d'un conte sont détenteurs d'une âme certaine. «Ce que l'on retrouve dans mon conte, ce sont des souvenirs d'enfance qui appartiennent à ma génération. Le conteur parle de ses souvenirs et des matières qu'il a emmagasinées.
Quand on se lance dans une autobiographie, on se met en face d'un miroir. La mémoire est une matière première qu'on se charge de représenter à nouveau. C'est l'une des particularités de la mémoire», éclaire-t-il. Le conteur avoue que l'écriture est parfois traîtresse, car on ajoute et on améliore des faits. Je ne peux pas parler d'un lieu sans faire intervenir la mémoire. «Personnellement, je peux imaginer un personnage, enchaîner des événements, mais je ne peux pas inventer un lieu. Le lieu, c'est celui qui comporte les personnages et les parfums. Mon conte donne la carte visuelle de la Tunisie. Mon objectif est de donner une écriture visuelle pour convaincre les lecteurs.
Il fallait passer par cette mémoire des lieux». Abondant dans le même sens, l'écrivain algérien Samir Toumi affirme qu'il écrit pour se souvenir. L'un des éléments fondamentaux dans le processus de l'écriture c'est le souvenir. Selon lui, «c'est la première matière qu'on va vampiriser pour écrire. L'écriture m'a permis d'aller vers le souvenir et aller vers le souvenir cela veut dire le formuler. La formulation du souvenir paradoxalement permet de libérer une parole et à un moment nous emmener vers d'autres territoires. Parfois, ce souvenir est lourd à porter.
Ce n'est pas tant le souvenir qui prend une multiforme mais je pense que c'est la manière dont on va interagir avec ce souvenir et dont on va en faire quelque chose». Pour lui, la notion d'effacement s'apparente «à la phase meurtrière du souvenir, car on se rend compte que ce souvenir collectif peut vous enfermer, voire vous dévorer. C'est ce qui va arriver au fils qui a ce sentiment de vivre à l'ombre des souvenirs glorieux et flamboyants du père sans la capacité de rivaliser avec». «Le souvenir, c'est ce qui fait l'individu, son identité, la parole d'une société», précise-t-il.
L'écrivain roumain, Ioan T. Morar, note que la médecine a fait des progrès considérables, notamment dans les transplants, sauf dans le transplant des souvenirs. «Je pense, dit-il, que c'est le devoir de l'écrivain de faire ce transplant de ses souvenirs. Le souvenir, c'est plus fort que le document. Le souvenir, c'est la nourriture de l'âme et de l'esprit. Je me souviens, donc j'existe et si j'existe, je m'en souviens, donc je dois écrire.
C'est une obligation pour moi de transmettre. J'écris contre l'oubli au service de la vérité historique.» L'universitaire Ioan T. Morar se confie en disant qu'il est dans le désir d'écrire une image de brique rouge lumineuse. «Un souvenir qui me hante aujourd'hui en souvenir de la guerre qu'a connue mon pays. Je pense que je cesserai d'écrire un jour quand j'aurai atteint mon objectif», dit-il.
De par son expérience personnelle, la romancière grecque, Stavroula Dimitriou, estime que sans souvenirs, il ne saurait exister de littérature. Pour l'universitaire et critique littéraire et d'art marocain, Charafeddine Majdouline, le souvenir est la construction de notre passé. Il est impératif, selon lui, de revenir vers le passé pour construire de nouvelles idées. L'universitaire reste toutefois prudent. Il note qu'il faut savoir faire la différence entre les souvenirs et la mémoire. «Dans le Grand Maghreb, les mémoires ont porté essentiellement sur des faits douloureux, alors que les souvenirs peuvent être heureux ou malheureux», conclut-il.


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