Les négociations entre le partenaire social et la direction générale du complexe sidérurgique Arcelor Mittal d'El Hadjar sur les conditions socioprofessionnelles des travailleurs, à l'effet de parvenir à une trêve sociale, se sont avérées infructueuses. Annaba. De notre bureau C'est Smaïl Kouadria, secrétaire général du syndicat, qui l'a affirmé hier après la séance tenue avant-hier de 13h à 21h au siège de la direction générale du complexe. En effet, aucun point des 11 inscrits sur la plateforme de revendications n'a été admis par Bernard Bousquet, PDG du complexe. Une situation qui sera soumise samedi prochain à l'inspection générale du travail pour une éventuelle réconciliation entre les deux « belligérants ». Le cas échéant, 7200 sidérurgistes menacent de paralyser le complexe. Un scénario à prévoir. Ainsi, selon le PV de réunion signé par les deux parties, la direction générale se justifie par l'impact de la crise financière mondiale qui a affecté le premier producteur mondial d'acier, Arcelor Mittal. La seule concession de l'employeur porte sur l'assouplissement du seuil d'atteinte de la prime de productivité pour le premier semestre 2009 qui, selon lui, devrait intéresser le collectif des travailleurs et leur donner confiance pour réaliser leur objectif. « Donner une prime de productivité exceptionnelle de 4% sur un trimestre, soit 12% à verser en une seule fois sur le mois en cours avec un seuil minimum d'accès à la prime d'un rendement de 70 000 tonnes/mois ramené à 55 000 tonnes/mois. Si la réalisation dépasse 65 000 tonnes/mois durant cette période, un bonus supplémentaire de 2,5% lié à cet objectif est conditionné par une fréquence inférieure à 6 accidents de travail », propose l'employeur. Une maigre offre sinon insignifiante pour le partenaire social, si l'on se fie à la déclaration de son premier responsable, Smaïl Kouadria : « Notre contribution au maintien d'un climat social stable et à l'accompagnement de la direction générale durant la période de trêve nous mettent en droit de demander une révision salariale, d'autant plus que notre complexe a enregistré de bons résultats financiers durant les exercices 2006, 2007 et 2008. Pour toutes ces raisons, le syndicat demande une satisfaction générale de ses revendications, tel que exprimées dans la plateforme. » Voilà donc une autre épreuve qui intervient dans un contexte économique des plus difficiles pour le groupe indien. Ainsi, à peine quelques semaines après avoir été épargnés d'une réduction certaine dans l'effectif, c'est une autre conjoncture à laquelle devront faire face les travailleurs. D'autant plus qu'ils ont été secoués par plusieurs nouvelles dispositions prises en fin d'année 2008, dont la rationalisation draconienne des dépenses dans la gestion de l'usine. Des mesures qui venaient en réponse aux relents de la crise financière mondiale, frappant de plein fouet le groupe Arcelor Mittal, assorties sur le plan local par des arrêts répétitifs du haut fourneau N°2. Les premières à en avoir fait les frais sont, rappelons-le, les entreprises et micro-entreprises qui activaient dans le cadre de la sous-traitance. Heureusement que les acquis sociaux des travailleurs n'ont pas été touchés par ces mesures d'austérité. A vrai dire, sur le plan social, l'année 2009 s'annonce très difficile pour Arcelor Mittal Annaba. Très attendu par les quelque 7200 travailleurs du complexe, ce rendez-vous conventionnel n'a pas porté ses fruits quant à la révision des salaires, de la prime de productivité, de l'amélioration des conditions du travail par le respect des plannings des dotations en équipements de protection individuelle, de la révision du statut de la cokerie, de la prime de polyvalence, etc.