Le revirement de situation très attendu par les 7200 sidérurgistes à l'effet d'éviter une grève générale et illimitée n'a pas eu lieu hier lors de la réunion qui a opposé la direction générale du complexe Arcelor Mittal d'El Hadjar et le partenaire social. Annaba. De notre bureau Aucun des 11 points inscrits sur la plateforme des revendications n'a été satisfait par Bernard Bousquet, qui campe sur sa position. Paradoxalement, le revirement était du côté de l'inspection du travail d'El Hadjar. Les deux inspecteurs, désignés pour parrainer les négociations, ont boudé la réunion durant presque 2 heures. « Nous avons subi des contraintes et des pressions à l'effet de ne pas assister à cette réunion », ont répondu en aparté les deux inspecteurs au secrétaire général du syndicat, Kouadria Smaïn, qui a fortement insisté pour les faire assister contre leur gré. Qui est derrière ? Qui a agi contre les intérêts des 7200 travailleurs d'Arcelor Mittal ? En tout cas, les inspecteurs du travail ont refusé de remettre le PV de non-réconciliation aux syndicalistes en fin de réunion. Les deux parties ont été renvoyées à la médiation interne. Une étape déjà consommée car, selon M. Kouadria, elle passe avant l'intervention de l'inspection du travail. D'ailleurs, cette même médiation a été dénoncée officiellement par le syndicat en octobre 2008. « C'est la réglementation qui prévoit que si l'employeur et le partenaire social ne se sont pas mis d'accord lors des négociations finales sous la coupe de l'inspection du travail, cette dernière doit remettre à chacune des deux parties un PV de non-réconciliation pour faire valoir ce que de droit. Si nous renvoyons à l'étape antérieure, cela explique que l'inspection du travail ne veut pas assumer ses responsabilités et prend partie avec l'employeur », précise M. Kouadria. Ainsi, autour de la table des négociations, les nombreuses divergences apparues lors des précédentes études des 11 points contenus dans la plateforme de revendications sont restés les mêmes. M. Kouadria et ses collaborateurs ont refusé ce qu'ils ont estimé être « un échec » dont la responsabilité incombe à la direction générale d'un côté et à l'inspection du travail de l'autre. « Cette grave situation générée par l'inspection du travail ne va pas bloquer outre mesure notre fermeté à aller jusqu'au bout. Le 1er PV de désaccord signé dimanche dernier par les 3 parties, dont l'inspection du travail, sera considéré tel un PV de non-réconciliation. Nous allons également convoquer le collectif des travailleurs qui couve déjà la colère pour voter la grève générale et illimitée », conclut le fervent syndicaliste Smaïn Kouadria.