L'ancien président américain vient de publier un nouvel essai intitulé Palestine : la paix, pas l'apartheid, paru aux éditions l'Archipel. Un livre de 255 pages, où l'architecte des accords de Camp David réitère sa position sur le conflit israélo-palestinien et tente de persuader de la possibilité d'une paix en Terre sainte à travers un accord clair avec un large soutien international. Pour avoir accompagné l'ensemble des processus de paix aux côtés des acteurs majeurs du conflit comme Golda Meir, Ariel Sharon, Yasser Arafat, le roi Hussein, Hafez El Assad, Carter, s'exprime ès qualités et dresse avec autorité un constat sans équivoque, notamment en démontrant qu'Israël forme le principal obstacle à la paix dans la région, à cause de sa politique belliqueuse et va à l'encontre de la loi internationale en occupant les territoires palestiniens. Etablissant le parallèle entre la politique d'Israël dans les territoires occupés et le système d'apartheid de l'Afrique du Sud, Carter fournit de nombreux exemples, notamment au sujet des colonies, dont le nombre dépasse 200, construites pour les Israéliens dans les territoires occupés de Cisjordanie et Jérusalem-Est, en violation des résolutions 242 et 338 des Nations unies, de la construction du mur, emprisonnant les Palestiniens, le rationnement de l'eau et aussi la création de zones d'environ 400 m de large autour des colonies et où les Palestiniens sont interdits d'accès sous peine de mort. Tout en critiquant la complaisance des Etats-Unis envers Israël, Carter avance en conclusion les obstacles à la paix au Proche-Orient, écrivant : « La colonisation et le contrôle continu par Israël du territoire palestinien ont été les obstacles principaux à un accord de paix compréhensif sur la Terre sainte. Afin de perpétrer l'occupation, les forces israéliennes ont dépouillé leurs sujets malgré eux de leurs droits humains de base. Aucune personne objective ne pourrait observer les conditions existantes dans la Cisjordanie et disputer ces propos. » Les réactions, mitigées, ne se sont pas fait attendre, pour commenter Palestine : la paix, pas l'apartheid. Les ultraconservateurs juifs ont rejeté la comparaison d'Israël au régime d'apartheid en attaquant avec virulence l'auteur du livre. D'autres cependant ont salué le travail fourni et l'honnêteté de l'homme. Carter estime que les Palestiniens, tout comme les Israéliens, ont droit à un Etat autonome et souverain, en contrepartie de la cessation de tout acte de violence et la reconnaissance de l'existence d'Israël. La meilleure solution, selon lui, est une solution à deux où, Palestiniens et Israéliens, coexistent côte à côte en paix, selon les frontières d'avant juin 1967.