Nous refusons d'être considérés comme un relais de la cyberdissidence algérienne. Nous sommes solidaires avec nos collègues en détention pour des motifs en relation avec leur métier. Nous refusons cette situation de déni de la presse électronique et ses attaques contre les web-journalistes», dénonce le Syndicat algérien des éditeurs de la presse électronique (Saepe), lors d'une conférence de presse tenue, hier, au siège du site Maghreb Emergent à Alger. Sur l'initiative d'un comité de protection des journalistes un rassemblement se tiendra aujourd'hui devant le tribunal de Bir Mourad Raïs, à l'occasion de la comparution des deux journalistes d'Algérie Part, Abdou Semmar et Adlène Mellah, afin d'exiger leur libération. El Kadi Ihsane, éditeur de ce site électronique, qualifie l'arrestation de 6 journalistes et éditeurs de médias sur le web comme une nouvelle attaque à la liberté d'expression. «De mon point de vue personnel, cette campagne contre la presse électronique est en relation avec le contexte politique actuel. C'est une bataille qui se déroule au sein du régime et qui déborde sur nous. Il y a une ambition de faire peur aux journalistes à travers cette série d'arrestations qui rentrent dans le délit de presse. Il y a également une dimension de vouloir s'accaparer des sources qui ont ces derniers temps alimenté ‘‘peut-être'' la cyberdissidence. On veut également faire croire à l'opinion publique que la dissidence passe par les médias électroniques pour faire passer ses opinions», déclare El Kadi Ihsane qui dit refuser cette idée. Il défend la presse électronique qu'il qualifie de professionnelle et non une pourvoyeuse d'informations pour les cyberdissidents. Dans un communiqué rendu public, les membres du Saepe ont dénoncé l'arrestation de leurs collègues, qui ne sont pas des criminels, et appelé à leur libération en attendant que le procès suive son cours. Ce syndicat a également signalé le comportement de certaines chaînes télévisées qui se sont transformées en procureur général à charge contre ces journalistes arrêtés, piétinant ainsi les règles de protection des droits du citoyen face à la justice. Ils ont également relevé toutes les irrégularités dans la procédure d'arrestation de ces journalistes. Le Saepe, qui a élaboré un projet pour un pacte de paix, a établi un plan d'urgence dans le but d'engager sans délai la normalisation de la situation de l'édition de la presse électronique. Ce syndicat appelle à la reconnaissance de cette presse comme le stipule la loi 12-05 relative à la liberté d'exercice de l'information en ligne en Algérie. En parallèle, il demande également d'impliquer les représentants de ce syndicat dans la préparation des textes d'application de cette loi et dans la commission de la carte de presse nationale. Une pièce dont les web-journalistes sont privés. Le Saepe réclame la levée de l'embargo pratiqué par la presse publique et institutionnelle sur la presse électronique. Les représentants de ce syndicat pointent du doigt directement l'ANEP qui est instruite de ne pas signer de convention d'achat d'espace publicitaire sur les médias en ligne. Ils proposent l'institution d'un fonds pour le développement des contenus numériques algériens.