Pour des raisons inconnues et le plus souvent inavouées, l'administration en charge du logement social dans la wilaya de Sétif décide à la vitesse de la lumière de «rayer» certains bénéficiaires, lesquels éprouvent toutes les peines du monde à défendre leur cause. Ne sachant à quel saint se vouer, Toufik K., n'étant sans doute pas un cas isolé, se confie à El Watan. Père d'une petite fille, Toufik (sans emploi) en charge d'une mère âgée et malade et d'une épouse hypertendue, survit avec la maigre allocation forfaitaire de solidarité (AFS) de 3000 dinars par mois. Habitant en sous-location à la cité des 311 Logements de Aïn Azel, chef-lieu de daïra situé à 52 km au sud, le père de famille dépose une demande de logement social en 2005. Ne voyant rien venir, il postule pour une aide au logement rural en 2012. Comme il ne disposait pas d'une assiette foncière, il ne pouvait prétendre à cette aide. Comme l'espoir fait vivre, la commission d'attribution du logement de la daïra prend en considération les difficiles conditions de vie de la famille de Toufik et décide d'inclure son nom dans la liste des bénéficiaires des 284 logements publics locatifs. Malheureusement, le bonheur du bénéficiaire et de sa famille va vite se transformer en cauchemar. Sans crier gare, certains administratifs ne jugeant pas utile de peser le pour et le contre d'une décision extrême, vont tout bonnement exclure Toufik, obligé de revenir à la case départ. Pour se justifier, on lui invoque l'habitat familial, objet d'un litige opposant 11 personnes (10 frères et sœurs ainsi que leur mère). En faisant une petite opération arithmétique, que peut-on faire avec 36 m² d'une maison frappée d'indivision ? La réponse se trouve dans la question. Au lieu d'aider le père d'une famille sans grandes ressources, certains chargés du dossier ferment la porte au nez de l'infortuné citoyen. Ce dernier essaye à travers son passage à El Watan de solliciter l'intervention de Nacer Maskri, le wali de Sétif, qui est le président de la commission de recours. «En plus de ma situation sociale difficile, on me prive d'un logement que j'attendais depuis des années. Je ne demande ni plus ni moins que l'intervention de Monsieur le wali, en mesure d'atténuer les souffrances de ma petite famille et de me rétablir dans mes droits. Je le sollicite pour diligenter une enquête devant constater dans quelle conditions je vivote avec ma famille. Connaissant mon cas, beaucoup de citoyens de Aïn Azel, qui n'ont pas accepté cette manière de faire, sont disposés à témoigner», dira non sans émotion Toufik.