Une conférence sur les ressources humaines dans le développement durable a été donnée jeudi par le professeur Hans Van Ginkel, ancien sous-secrétaire général de l'ONU et ancien recteur de l'Université des Nations unies de Tokyo au siège de l'IDRH, fondé par Mohamed Bahloul. Accompagné de Med Sgheir Babès, président du CNES, l'éminent expert néerlandais axera son intervention sur les liens entre la formation universitaire, la recherche scientifique et le développement durable. Après un bref rappel de l'émergence des nouvelles notions de développement humain et un comparatif entre pays riches et pays pauvres, le Pr. Van Ginkel insistera sur l'espérance de vie fort discriminatoire entre pays du Nord et ceux du Sud, citant l'exemple du Japon et du Malawi, le premier, avec 81 ans d'espérance de vie contre seulement 41 ans pour le second. Il stigmatisera également l'absence de dialogue, pas seulement à l'école ou à l'université, pour inviter les hommes et les femmes à l'apprentissage du débat et au développement de la capacité d'écoute. Parlant de l'Algérie, il soulignera la nécessité d'améliorer la qualité du dialogue entre les membres de la société afin de préserver sa diversité culturelle et renforcer sa cohésion sociale. Sur le rôle des universités dans le développement de la connaissance, le conférencier mettra en exergue le volume impressionnant de découvertes que permet la recherche scientifique à l'échelle mondiale. Ajoutant que, malgré la participation des entreprises au financement de la recherche, cette activité devient de plus en plus coûteuse. Parlant de l'impact de la bureaucratie sur le développement humain, il dira que, contrairement aux idées reçues, cette dernière n'est pas l'apanage exclusif du secteur public mais qu'elle est également présente dans le secteur privé. En ce qui concerne la gestion de l'espace urbain dont il est un spécialiste, Van Ginkel parlera du projet de délocalisation de Tokyo qui aura été confié à un comité de réflexion qui prendra la judicieuse décision de ne délocaliser vers les capitales provinciales que les administrations centrales au lieu de construire une nouvelle capitale. Enfin, en réponse à la question de savoir si l'absence de dialogue à l'intérieur ne réduisait pas notre capacité de dialogue avec l'extérieur, le conférencier acquiescera sans détours. Ce qui fera dire au président du CNES, en guise de conclusion, qu'au niveau de l'institution qu'il dirige, le dialogue se conjugue à tous les temps.