Les membres du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) de l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme d'Alger (EPAU) et de l'université Houari Boumediène (USTHB) dénoncent la dégradation des conditions de travail de la communauté universitaire et la restriction de la liberté syndicale. Ces deux sections appellent les enseignants à une riposte forte à la rentrée. Les responsables de la section EPAU affirment que l'école vit depuis quelques mois une crise. Ils accusent son premier responsable de « gestion opaque ». Ils lui reprochent de refuser de reconnaître, contrairement aux lois sociales, la section syndicale CNES-EPAU. Le gestionnaire de l'EPAU aurait, selon eux, refusé d'ouvrir les négociations avec les enseignants sur la plateforme de revendications établie après les consultations engagées avec les enseignants depuis le 17 février dernier. La section de l'EPAU relève qu'une campagne de désinformation et d'intoxication a été menée par l'administration contre la section CNES-EPAU en vue de diviser les enseignants et de la détourner de son combat relatif à la satisfaction de ses revendications socioprofessionnelles. Les enseignants de l'EPAU exigent une prise en charge rapide par l'administration de leurs problèmes urgents, à savoir le règlement des heures de vacation et des travaux de recherche « qui sont impayés ou revus à la baisse », l'arrêt des ponctions sur salaires et la régularisation des enseignants ayant été touchés et le retrait des sanctions disciplinaires des dossiers des enseignants . « Nous rappelons que la démocratisation de la gestion de l'EPAU passe tout d'abord par l'élection des responsables, et elle ne saurait envisager une rentrée universitaire dans des conditions normales sans la prise en charge réelle des revendications des enseignants et la réhabilitation des prérogatives des comités pédagogiques et des enseignants », expliquent les responsables de la section. De son côté, la section CNES de l'USTHB explique que l'université connaît depuis une situation de « non-gestion » et de « laisser-aller » qui a entraîné l'accumulation des problèmes. Elle relève que le séisme du 21 mai 2003 a eu des effets terribles sur les conditions de travail et de vie à l'USTHB. « La situation s'est quelque peu aggravée parce que l'actuel recteur a délégué ses responsabilités à d'autres institutions pour la prise en charge des travaux de réfection », expliquent les syndicalistes qui mettent l'accent sur « les dépassements, les harcèlements et les menaces de l'administration contre certains enseignants dans les différentes facultés ». Ils dénoncent « la gestion opaque » des stages de formation à l'étranger par les doyens « non élus » des facultés de l'USTHB. « Nous appelons les enseignants à une forte riposte pour imposer le solutionnement des problèmes, pour défendre les comités pédagogiques et construire une alternative pour une gestion démocratique de l'USTHB », déclarent les syndicalistes.