Les travailleurs de l'unité de transformation de liège d'Aokas, décidés à attirer l'attention de leur tutelle et des autorités sur la situation qu'ils endurent depuis des années, sont passés à une autre forme d'action, à savoir l'interdiction d'accès au PDG à l'unité et ce depuis quelques jours déjà. Ils lui reprochent son « inaction » pour mettre fin à la situation de statu quo qui prévaut au sein de l'entreprise. Les protestataires, à l'issue d'une assemblée générale tenue le début de ce mois, ont réclamé le départ du PDG, à qui ils reprochent son incapacité à réaliser certains objectifs, à savoir « la mise en œuvre des programmes de privatisation, la mise en place du plan social, la relance de l'activité, et la réduction des frais du personnel et des charges ». Les syndicalistes de l'entreprise pour leur part s'interrogent : « comment se fait-il que le salaire d'un président directeur général connaît une augmentation dans une entreprise à l'arrêt et au moment où les 98 employés de l'entreprise n'ont pas perçu leurs salaires depuis 4 mois ? ». Chargeant le premier responsable de l'entreprise, ils citent le cas des payements du liège livré à l'unité de Béjaia et dont une quantité de plus de 5 quintaux reste impayée depuis le mois d'Août dernier. Une créance estimée à 6 millions de dinars que le PDG dit « assumer ». M. Benmouhoub déclare par ailleurs que ce n'est pas aux travailleurs de décider de son départ. Les travailleurs dénoncent par ailleurs l'attitude « laxiste » qu'affiche leur tutelle. En plus du problème des salaires, ils parlent des indemnisations de la CAAR qu'ils n'ont pas perçu depuis un moment déjà et des difficultés à assurer leur transport quotidien. Des problèmes qui s'accumulent et qui rendent leurs conditions de plus en plus difficiles les poussant à menacer d'investir la rue dans les jours qui viennent, si rien n'est fait d'ici là.