A l'arrêt depuis l'incendie qui a ravagé en mai 2008, l'unité de transformation de liège d'Aokas, 30 km du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, connaît une situation de statu quo, qui ne laisse pas indifférents ses travailleurs. Ils sont présentement dans le désarroi. Cette situation de statu quo, qui perdure depuis l'arrêt total de l'entreprise les a mis face à un avenir incertain. C'est pour cette raison qu'ils ont crié hier leur colère dans la rue. Ils ont tout simplement fermé la route nationale à la circulation durant près de trois heures. Les travailleurs frondeurs exigent «le paiement des salaires des sept derniers mois» et «une solution définitive à la situation qui prévaut dans cette unité». Depuis l'incendie, les employés de l'entreprise, se rendent quotidiennement à l'usine tout juste pour signer la feuille de présence. Et plusieurs fois, ils ont dû recourir à la manifestation pour être régularisés sur le plan salarial, car l'avenir de leur unité est toujours incertaine. Sans salaires depuis sept mois, ils ont décidé d'un commun accord, de mettre à exécution leur menace proférée lors du dernier retard en matière de salaires. Il aura fallu donc qu'ils passent à l'action pour que les autorités daignent enfin s'intéresser à leur cas. Ces dernières ont promis de trouver une issue dans un délai d'une semaine. Ce qui a donné lieu à lever le blocus. «Le gouvernement a procédé au paiement des salaires pour les mois passés, mais pas pour les sept derniers mois», ont-ils indiqué. L'unité vit actuellement du seul revenu de la filiale et la location d'un hangar, a-t-on encore précisé. Ce qui reste, à leurs yeux, tout juste suffisant à payer les factures d'électricité et de téléphone. Depuis l'incendie, dont l'origine n'est pas encore connue malgré l'ouverture d'une enquête, il a été question de la vente puis de l'ouverture du capital de la filiale, qui fait partie, faut-il le préciser, du groupe Sodiaf (Société de développement d'investissement et d'aménagement forestier). Toutes ces procédures n'ont pas abouti. Idem pour la proposition de sa liquidation qui a fait l'objet de rejet. La mise en place d'un plan social consistant à la mise en retraite normale ou anticipée des 70 agents de l'entreprise a été finalement approuvée par la direction de l'entreprise et le conseil d'administration. Mais sa mise en application tarde à voir le jour. A noter que cette unité de liège aggloméré a connu de grandes difficultés financières. Un incendie est venu l'enfoncer davantage dans la crise, le mois de mai 2008, outre les pertes évaluées à l'époque à près de 250 tonnes de liège. Les 98 travailleurs sont restés depuis au chômage technique et dans une situation qui n'en finit pas.